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Fatima Zahra (as) : Ses qualités et son Discours

October 31, 2012

Le Noble Prophète (P) a dit : « Quatre femmes sont les meilleures, entre toutes, dans le Paradis: Asiyâ fille de Muzâhim, Maryam, fille de ‘Imrân, (la mère de ‘Issa- Jésus (p)), Khadîja, fille de Khuwaylid, et Fâtima, fille de Muhammad (p)»

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L’Imam Ahmad ibn Hanbal dans Musnad et Hafiz Abu Bakr Shirazi dans Nuzulu’l­Qur’an fi Ali relatent de Muhammad ibn Hanafiyya et du commandant des croyants, Ali. Ainsi qu’Ibn Abdu’l-Barr dans Isti’ab sur le compte de Fatima qui le relie d’Ummu’l­Mu’minin Khadija, d’Abdu’I-Warith ibn Soufian et d’Anas ibn Malik. Cheik Sulayman Balkhi Hanafi en chapitre 55 de Yanabiu’l-Mawadda. Seyyed Ali Hamadani dans Mawaddatu’l-Qurba, Mawadda 13 – ceux-ci et beaucoup d’autres narrateurs de hadith ont rapporté d’Anas ibn Malik: « Il y a quatre femmes prépondérantes de ce monde: Marie, fille d’Imran. Asiya, fille de Mazahim. Khadija, fille de Khalid et Fatima, fille de Muhammad. »

 

Muhammad Isma’il Bukhari dans son Sahih et l’Imam Ahmad ibn Hanbal dans le Musnad relatent d’Ayesha bint Abi Bakr qu’elle a entendu du Prophète : « Ô Fatima, je te donne la bonne nouvelle qu’Allah t’a rendue supérieure à toutes les femmes des mondes et t’a fait la plus pure de toutes les femmes de l’Islam. »

 

Bukhari dans son Sahih, partie 4, page 64, Muslim dans Sahih partie 2, dans le chapitre “mérites de Fatima,” Hamidi dans son Jam’a bainu’s-Sahihain, Abdi dans son Jam’a bainu’s¬Sihahu’s-Sitta – ceux-ci et beaucoup d’autres ont rapporté sous l’autorité d’Umu’l-Mu’minin Ayesha, le saint Prophète a dit: « O Fatima! Es-tu heureuse d’être la maîtresse des femmes de tous les mondes ? »

 

Fatima en colère contre Abu Bakr et Umar jusqu’à sa mort :

 

Abu Bakr dit : « Je cherche la protection contre la colère de Allah et ta colère (celle du Prophète). » Abu Muhammad Abdullah ibn Qutayba rapporte dans AI-Imama wa’s-Siyasa que Fatima dit alors : « Allah soit mon témoin que vous deux m’avez offensée. Dans chaque prière je vous maudis et continuerai de vous maudire jusqu’à ce que je voie mon père et je me plaindrais de vous. » (Al Imama wa al Siyasa, pages 18-30, Dhikr Bayya Abu Bakr).

 « Fatima, la fille du Messager d’Allah, se mit en colère et arrêta de parler à Abu Bakr, et continua d’avoir cette attitude jusqu’à ce qu’elle mourut. Fatima resta en vie durant six mois après le décès du Messager d’Allah. » (Sahih Boukhari, hadith 2883) 

 

Le Saint-Prophète (pslf) met en garde ceux qui offenserait Fatima :

 

Le Prophète (pslf) a dit : « Fatima est une partie de moi et qui la met en colère me met en colère. » (Sahih al Bukhari, Volume 5, hadith 61)

 

Le Prophète (pslf) a dit : « Fatima est une partie de moi-même, ce qui l’offense m’offense et ce qui la met en colère me met en colère. » (Mouslim : 2/376)

Selon l’Imam Ahmad Ibn Hanbal dans son Musnad et Seyyed Ali Hamadani Shafi’i dans Mawadda XIII de Mawaddatu’l-Qurba,sous l’autorité de Salman Farsi, le Saint Prophète a dit : « L’amour de Fatima nous est utile dans cent endroits, le plus facile d’entre eux étant la mort, la tombe, le Mizan (l’équilibre), Sirat (le pont) et l’interrogation. Ainsi, si ma fille Fatima est satisfaite avec quelqu’un d’entre vous, je suis également satisfait de lui, si je suis satisfait de quelqu’un, Allah est également satisfait de lui. Si ma fille, Fatima est contrariée avec quelqu’un d’entre vous, je suis également contrarié avec lui, si je suis contrarié avec lui, Allah l’est également. Que l’ennui soit sur celui qui opprime Fatima et son mari. Que l’ennui soit sur celui qui opprime Ali et Fatima et leurs partisans. »
Allah dit dans le Coran : « Ceux qui offensent Allah et Son Messager, Allah les maudit ici-bas, comme dans l’au-delà »  (Coran, Les Coalisés, Al-Ahzab : 57)
« Celui qui contrarie Allah est maudit et fait partie des gens de l’Enfer. » (Sahih Boukhari, publication Lahore, Tome II, Hadith n° 909, page 407 et 408, Sahih Mouslim, chapitre sur les mérites de H° Fatima – a.s.)

 

Dans la Sourate Al-Fatiha, nous lisons : « la voie de ceux que tu as gratifiés, ce ne sont pas ceux qui ont encouru Ta colère, ni celle de ceux qui se sont égarés. »

 

 

Omar met le feu à la maison de ‘Ali et Fatima, puis les violente

 

Voici les faits détaillés rapportés par des savants sunnites décrivant l’agression de Omar et Abu Bakr envers Fatima, Ali et les compagnons du Prophète :

 

« Abou Bakr envoya Omar à la demeure de Fatima afin de contraindre Ali de faire acte d’allégeance. Omar arriva devant la demeure de Fatim,a et il avait dans sa main une mèche de feu. Il rencontra Fatima sur le pas de la porte ; cette dernière lui dit « O Ibn Khattab, es-tu venu mettre le feu à ma maison ? », ce dernier lui répondit « Oui. » » (Balazuri page 586.)

 

« Alors Abu Bakr envoya Omar bin Khattab avec pour objectif de faire sortir ceux qui s’étaient réunis dans la maison de Fatima et de Ali, et que si quiconque s’opposaient à en sortir, alors il faudrait les combattre. » Hadrath Omar s’approcha avec le feu dans sa main pour mettre le feu à la maison. A cet instant, Hadhrath Fatima s’approcha et dit : « Oserais-tu, Ibn Khattab ? Souhaites-tu mettre le feu à ma maison ? Omar dit : « Prête allégeance à Abu Bakr et fais ce que la majorité de la Ummah a accepté. » (Tareekh Abul Fida, Volume 1, page 156, Dhikr bayya Abu Bakr)

 

« Quand Omar est venu à la porte de la maison de Fatimah, il a dit : “Par l’Allah, je brûlerai complètement (la maison) sur vous à moins que vous ne sortiez et donniez le serment d’allégeance (à Abu Bakr). » Références sunnite : (Histoire de Tabari (arabe), v1, pp 1118-1120[1], Histoire d’Ibn Athir, v2, p325, Al-Isti’ab, par Ibn Abd Al-Barr, v3, p975, Tarikh Al-Kulafa, par Ibn Qutaybah, v1, p20 et Wal-Siyasah Al-Imamah, par Ibn Qutaybah, v1, pp 19-20. Sahih Boukhari : Volume 3, Livre 32, No 227.)

 

« Fatima déclara : «Ainsi, ô Abou Bakr, vous vous hâtez encore au point de vous attaquer aux proches du Prophète ! Allah est témoin ! Je refuserai, ajouta-t-elle, de parler à Omar dans ce monde, et cela jusqu’à ce que je paraisse devant Dieu ! ». Fatima, fille du prophète, courroucée, évita depuis cette époque Abou Bakr, et ne cessa de l’éviter jusqu’à sa propre mort, survenue six mois après celle de l’Envoyé de Allah.» (Sahih de Boukhari, tome 2, p. 381.)

 

Le savant sunnite Ibrahim ibn Siyyar Annidam a écrit dans son livre: “Al Milal wa Annihal”(1/59) et dans son livre « Al Wafi bi al-Wafayat » (6/17) : « Omar frappa le ventre de Fatima jusqu’a ce qu’elle perde son bébé (dont elle était enceinte) et cria: « Brûlez sa maison et ceux qui sont à l’intérieur ! » Et ceux qui étaient à l’intérieur étaient Ali, Fatima , Hassan et Hussein.

 

« Ceux qui s’opposèrent à l’allégeance de Abu Bakr furent ‘Ali, Abbas, Zubayr et Sa’d bin Ubada, parmi eux Ali et Abbas étaient assis dans la maison de Fatima. A ce moment, Abu Bakr envoya Omar avec l’ordre « que tu éloignes ceux qui sont rassemblés dans la maison de Fatima, et s’ils refusent de sortir alors tue-les. » Omar apporta le feu à la porte et Fatima dit : « Ibn Khattab, es-tu venu pour mettre ma maison en feu ? », Omar répondit : « Je suis venu avec l’intention que vous donniez allégeance à Abu Bakr comme les autres l’ont fait. » (Iqd al Fareed, page 179).

 

Tabari dit : « Ibn Humayd – Jarir – Mughirah – Ziyad b. Kulayb : « Omar Ibn al-Khattab vint à la maison de Ali. Talha et Zubair et quelques émigrants étaient également dans la maison. Omar cria : « Par Allah, soit vous sortez prêter allégeance, soit je mettrai le feu à la maison. » Al-Zubair sortit avec son épée à la main. Alors qu’il trébucha, l’épée tomba de sa main, alors ils lui sautèrent dessus et s’emparèrent de lui. » (Al Tabari, volume 9, page 187.)

 

« Alors Omar ordonna qu’on les sorte de force. Hz Fatima (as), enceinte, fût pressée entre le mur et la porte. Elle fit une fausse couche et perdit l’enfant dont le nom devait être Mouhsin. » (Isbat’oul- Wasiyya, p.124). Elle mourra quelque temps plus tard.

 

« Fatima fille du prophète courroucée, évita depuis cette époque Abou Bakr et ne cessa de l’éviter jusqu’à sa propre mort, survenue six mois après celle de l’envoyé de Dieu ». (Boukhari, tome 2, p. 381.)

 

« Bien que la succession des événements ne soit pas claire, il semble que Ali et ses compagnons eurent connaissance de Saqifa après ce qu’il s’y produit. A ce moment, ses partisans se réunirent dans la maison de Fatima. Abu Bakr et Omar, bien conscients des revendications de Ali,  et craignant une grave menace de ses partisans, le convoquèrent à la mosquée pour leur faire le sermon d’allégeance. Ali refusa, et alors la maison fut encerclée par une bande armée dirigée par Abu Bakr et Omar, qui menacèrent d’y mettre le feu si Ali et ses partisans refusaient de sortir et de prêter allégeance à Abu Bakr. La scène devint violente et Fatima fut furieuse. » (Ansab Ashraf, by al-Baladhuri in his Volume 1, pp. 585-586 ; Tareekh Yaqubi, volume 2, p 116 ; al-Imamah wal-Siyasah, by ibn Qutaybah, volume 1, pp. 19-20.)

 

Fatima a dit : « Je témoigne devant Allah et ses anges que vous (Abu Bakr et Omar) m’avez mise en colère, vous ne m’avez pas rendue satisfaite et je me plaindrai auprès de l’Envoyé de Allah (pslf) à ce sujet quand je le verrai. » ()

 

Abu Bakr dit alors : « Je cherche la protection contre la colère de Allah et ta colère (celle du Prophète). A cet instant, les larmes coulèrent des yeux de Abu Bakr et Dame Fatima dit : « Je te maudirai dans chaque prière. » (Al Imama wa al Siyasa, pages 18-30, Dhikr Bayya Abu Bakr).
« Fâtima a vécu six mois après la mort de l’Envoyé de Dieu-Que Dieu lui accorde sa grâce et sa Paix-, et Fatima ne cessa de réclamer à Abou Bakr sa part de ce que l’Envoyé de Dieu-Que Dieu lui accorde sa grâce et sa Paix- a laissé des biens à Khaibar et Fadak et ses biens d’aumône de Médine. Abou Bakr refusa en disant ….” » volume 2 , à la page 642 Hadith 904 du sommaire du Sahihoul Mouslim première édition 1992 de Daroulfikri (LIBAN), sous une traduction de Fawzi Chaaban révisée par Saïd.M.Laham.

 

 

2883- ‘Aïsha rapporte : Après le décès du Messager d’Allah, Fatima, la fille du Messager d’Allah, demanda à Abu Bakr As-Siddiq de lui donner sa part d’héritage de ce que le Messager d’Allah avait laissé du Fai (butin obtenu sans combattre) qu’Allah lui a donné. Abu Bakr lui dit : “Le Messager d’Allah dit : “Notre propriété ne sera pas hérité, quoi que nous laissions en aumône.Fatima, la fille du Messager d’Allah, se mit en colère et arrêta de parler à Abu Bakr, et continua d’avoir cette attitude jusqu’à ce qu’elle mourut. Fatima resta en vie durant six mois après le décès du Messager d’Allah. (Sahih Boukhari)

 

(1004) 32- On rapporta à Abou-Al-Nadar, l’esclave de Omar Ben Oubeidallah que l’Envoyé de Dieu sur lui la grâce et la paix de Dieu a dit aux martyrs de Ouhod : « ceux-ci, je me tiens pour leur témoins » ; Abou Bakr Al-Siddiq lui dit : « Ne sommes-nous pas leurs frères ? Nous avons combattu comme ils l’ont fait ? ».L’Envoyé de Dieu sur lui la grâce et la paix de Dieu lui répondit : « Certainement ; mais j’ignore ce qui vous arrivera après mon départ » ; Abou Bakr se mit à pleurer, et continua puis dit : « Serons-nous vivants après toi ? ». (Al-Mouwatta’ de l’imam Malek Ben Anas)Al-`Allâmah Mullah Mu`în Kâchifî écrit qu’à cause du choc qu’elle reçut lorsqu’on força la porte de sa maison, Fâtimah tomba malade et ne tarda pas à succomber à cette maladie (“Ma`ârij al-Nubuwwah”, Rukn 4, Chap. 3, p. 42)).


Abu Bakr et Omar s’empare de la propriété de Fadak de Fatima

 

Pour asseoir leur pouvoir, Abu Bakr et Omar comploteront pour priver Fatima et sa Famille (Ahl ul Bayt) de ses moyens de subsistance et des ressources en destituant Fatima de la terre de Fadak, terre que le Prophète (saw) donna de son vivant à sa fille Fatima. Voici les circonstances :

Lorsque les forts de Khaibar ont été conquis, les nobles, les propriétaires, sont venus au devant du saint Prophète. Fadak était un secteur dans la vallée de Médine. Il contenait sept villages qui se prolongeaient jusqu’ à la côte. Beaucoup de terres étaient fertiles et il y avait des oasis un peu partout. Un traité de paix entre les juifs et le saint Prophète fut signé déclarant que la moitié de la totalité de Fadak était en leur possession et l’autre moitié serait la propriété du saint Prophète. Ce fait a été relaté par Yaqut Hamawi, l’auteur de Majimu’l-Buldan dans son Futuhu’l-Buldan, vol. VI, p. 343. Par Ahmad Bin Yahya Baladhuri Baghdadi (mort 279 A.h.) dans son Ta’rikh. Ibn Abi’l-Hadid Mu’tazali dans son Sharh-e-Nahju’l- Balagha, (l’Egypte imprimée), vol. IV, p. 78, citant d’Abu Bakr Ahmed ibn Abdu’l-Aziz Jauhari. Par Muhammad Bin Jarir Tabari dans son Ta’rikh-e­Kabir et par beaucoup d’autres traditionalistes et historiens.

Lorsque le saint Prophète (saw) est revenu à Médine, Gabriel a révélé ce qui suit: “Donne à tes proches ce qui leur est dû, ainsi qu’au pauvre et au voyageur mais ne sois pas prodigue.”(l7:29) Le saint Prophète (saw) demanda la signification de cette révélation. Gabriel l’informa qu’Allah avait décrété : “Laissez Fadak à Fatima.” Le saint Prophète appela Fatima et dit: “Allah m’a commandé de t’accorder Fadak comme cadeau.” Ainsi il a immédiatement donné la possession de Fadak à Fatima.

Le chef des commentateurs, Ahmad Tha’labi dans son Kashfu’l-Bayan, Jalalu’d-din Suyuti dans son Tafsir, vol. IV, rapportant de Hafiz Ibn Mardawiyya. le célèbre commentateur Ahmad ibn Musa (morte 352 A.h.). Hakim Abu’l-Qasim Haskani. Ibn Kathir. Imadu’d-din Isma’il. Ibn Omar Damishqi. Faqih-e-Shafi’i dans son Ta’rikh et cheik Sulayman Balkhi Hanafi dans son Yanabiu’l-Mawadda, ch 39, se rapportant du Tafsir-e-Tha’labi, de Jam’u’l-Fawa’id et d’Uyunu’l Akhbar, tous relatent que lorsque le verset “Donne à tes proches ce qui leur est dû“, le saint Prophète accorda Fadak à Fatima comme cadeau. En conséquence, Fadak est resté en possession de Fatima. De cela, Fatima loua la terre, son revenu a été rassemblé en trois acomptes. Hors de cette quantité, elle prenait assez d’argent pour la nourriture de ses enfants et distribua le restant aux pauvres des Bani Hashim.

Après la cession du saint Prophète, les officiers du calife Abu Bakr ont saisi illégitimement et cruellement la propriété de Fatima. Un petit résumé se trouve dans Sahih Bukhari, Volume 4, livre  53. Numéro 325 :

« Aisha (la mère des croyants) a dit : « Après la mort de l’Envoyé de Dieu, Fatima, la fille de l’Envoyé de Dieu demanda à Abu Bakr As-Siddiq de lui donner une part de l’héritage de ce que l’Envoyé de Allah lui avait laissé du butin (obtenu sans guerre) que Allah lui avait donné. Abu Bakr lui a dit : « le Saint Prophète (psl) a dit : « Notre propriété ne sera pas héritée, tout ce que nous laissons (les prophètes) est la Sadaqa (à utiliser pour la charité). » Fatima, la fille de l’Envoyé de Allah se mit en colère et s’arrêta de parler à Abu Bakr, et continua à adopter cette attitude jusqu’à sa mort. Fatima vécut pendant six mois après la mort du Saint Prophète (psl). »

 

Afin de révéler aux musulmans l’abus de pouvoir et la trahison de Omar et Abu Bakr, Fatima fera plusieurs discours éloquents et explicites. Le but était d’avertir tous les musulmans de la déviation de ces compagnons et qu’en les suivant, les musulmans quitteraient eux-mêmes l’Islam.

 

Fatima Az-Zahra (s), fille du dernier des Prophètes, était connue et reconnue par tous pour être véridique, sincère, honnête et pieuse, dira à son mari Ali Ibn Abi Tâleb (s) : « C’est Ibn Anu Quhafa (Abu Bakr) qui s’est emparé du don de mon père à mon égard ». Elle dira aussi à Abu Bakr : « En toute vérité, Fadak m’a été donné par mon père, le Messager de Dieu (pslf). »

 

Quant à Ali ibn Abi Tâleb (s), son époux, dont la probité et la piété sont connues de tous, dans une lettre écrite à Uthman Ibn Hanaf mentionne ceci : « Oui ! Fadak était bien la seule terre sous les cieux entre nos mains ; mais la convoitise de certains hommes la désirait et les bonnes dispositions des autres les ont fait céder ».

 

Il est dit, aussi, qu’Abu Horaira rapporte du Saint Prophète (pslf) : « Mon héritage ne doit pas être partagé après moi, même si c’est un dinar ou un dirham. Ce que je laisse sont des aumônes, excepté ce qui doit servir à l’entretien et au maintien de mes épouses et de mes descendants. »

 

Fadak

Après la conquête d’al-Qâmûs, les autres citadelles furent prises et leurs terres soumises à une taxe de cinquante pour cent de la production.

‘Alî avait été envoyé à Fadak, une ville juive non loin de Khaybar, pour la conquérir.(157) Mais sans qu’il use d’autre force, les habitants de la ville offrirent leur soumission, et acceptèrent de céder la moitié de leur propriété au Prophète.

Lorsque l’Ange Gabriel révéla au Prophète ce Commandement Divin qu’on trouve dans la Sourate de Banî Isrâ’îl, verset 26: «Donne à celui qui est de tes proches, ainsi qu’au pauvre et au voyageur leur dû», il lui demanda qui était visé par l’énonciation: «Celui qui est de tes proches». L’Ange Gabriel nomma Fâtimah et dit au Prophète de donner Fadak à celle-ci, étant donné que la rente venant de Fadak(158) lui appartenait entièrement, cette terre étant cédée sans recours à la force. Ainsi le Prophète accorda-t-il, conformément à cette Révélation sa propriété de Fadak à Fâtimah(159) pour sa subsistance et pour celle de ses enfants.

Conséquemment Fâtimah et ses enfants s’approprièrent la rente provenant de la vente de la production de ce domaine jusqu’à l’époque du calife Abû Bakr, lequel s’empressa de le confisquer tout de suite après le décès du Prophète. Il demeura propriété d’Etat jusqu’à ce qu’il fût finalement cédé(160) par le calife ‘Othmân à Marwân en l’an 34 H., et il resta propriété des Omayyades jusqu’à sa restitution(161) par ‘Omar Ibn ‘Abdul-Aziz à l’Imam Mohammad al-Bâqir, fils de ‘Alî Ibn al-Hussayn – le chef des descendants de Fâtimah à l’époque – en tant que propriétaire légitime et légal de Fadak. Quant à la deuxième moitié de ce territoire, il était resté en possession des Juifs jusqu’à ce que le Calife ‘Omar les eût banni en Syrie en les indemnisant.

157. “Madârij al-Nubuwwah”; “Ma’ârij al-Nubuwwah”; “Maqsad-i-Aqsâ”.

158. “Ibn Hichâm”; “Tabarî”; “Mawâhib Laduniyyah”; “Al-Zarqânî”; “Abul-Fidâ'”.

159. “Kanz al-‘Ummâl”; “‘Alî Muttaqî”.

160. “Rawdhat al-Nâdhirîm”; “Ibn Abî Chahna”.

161. “Sunan Abî Dâwûd”.

 

 

Ce qui amènera Sainte Fatima Az-Zahra (s) à prendre la décision d’alerter l’opinion publique par un discours pour attirer l’attention des Musulmans sur les agissements de certains, irrespectueux de la parole donnée à son père, le Prophète Mohammad (saw).

 

 


Premier discours de Fatima Zahra (s)

Fâtimah al-Zahrâ’ (P), la fille du Saint Prophète (pslf), s’adressant pour la dernière fois aux femmes des Muhâjirine et des Ançâr, dit :

« Je me demande quelle caractéristique de l’Imam Ali a pu déplaire aux gens pour qu’ils cessent de le soutenir ! Par Allah! Ils détestent son épée aiguisée, ses mesures fermes et sa rigueur dans l’application des Commandements Divins. Mais par Allah! Ils sont eux-mêmes les perdants. Le peuple n’a jamais souffert d’injustice sous le gouvernement d’Ali. Il les a toujours conduits vers la fontaine de la justice et du savoir et a toujours étanché leur soif».

Puis elle fit la prédiction suivante:

«Ce qu’ils ont fait, c’est comme une chamelle enceinte. Attendez jusqu’à ce qu’elle mette bas. Alors, vous tirerez d’elle un bol de sang et de poison mortel au lieu de lait. C’est comme cela que les auteurs (de ces agissements contre l’Imam Ali) subissent une perte terrible et que les générations à venir récolteront les mauvais fruits de ce que leurs prédécesseurs ont semé. Soyez certains que les agitations et les troubles auront raison de vous. Je vous avertis que vous serez confrontés au sabre, à la coercition, au chaos et à la tyrannie despotique. Vos biens seront emportés comme un butin, et vos gens seront battus comme des blés mûrs ».

 

Deuxième discours de Fatima Zahra (s)

 

LES DOCUMENTS ET LES RÉFÉRENCES DE CE KHOTBAH

Ce khotbah est un des célèbres khotbahs auquel les illustrés savants ont tous fait référence, s’appuyant sur nombre de documents. Contrairement à ce que certains pourraient croire, il ne s’agit pas du tout d’une information unique, d’ailleurs nous nous proposons de citer, à présent, certaines sources dans lesquelles ce khotbah a été cité :

I. ibn Abi al-hadid môtazeli, célèbre savant sunnite.

(dans son commentaire du “Nahdj al-Balagheh”) dans la biographie de Osman ben Hanif, dans la première partie, cite les différents documents qui attestent de l’authenticité du khotbah de la Dame de l’Islam (Salut sur elle). Il souligne de plus le fait qu’aucune des références qu’il a cité dans son livre pour ce khotbah n’émane de sources chiites. Il fait aussi référence au célèbre ouvrage intitulé “Saqifeh” de Abou Bakr Ahmad ben Abdelaziz Djohari, qui est un des plus fameux et des plus grands narrateurs sunnites et qui a cité et confirmé l’authenticité de ce khotbah, dans son livre, par plusieurs moyens (ibn Abi al-Hadid a cité tous ces moyens dans son livre commentaire du “Nahdj al-Balagheh” auquel nous renvoyons les lecteurs ne pouvant, par soucis de concision, rapporter tout ce qu’il y est dit).Il ajoute que, quand le gouvernement de l’époque pris la décision d’usurper Fadak, Fatimeh (Salut surelle), accompagnée de plusieurs femmes de Qoraich, se dirigea, d’un pas décidé, vers la mosquée, pour y prononcer un long et important discours. et sa démarche était alors exactement comme celle du prophète (Que la paix soit sur lui). Il rapporte, en continuation, ce même et célèbre khotbah (A noter toutefois que le texte de ce khotbah varie quelque peu selon les récits), connu de tous.

II. Ali ben Aissa Arbàli a cité aussi ce khotbah dans son livre intitulé ” Kachf al-Qameh ” se réfèrent aussi au “Saqifeh” de Abou Bakr Ahmad ben Abdelaziz..

III. Massoudi mentionne aussi brièvement ce khotbah dans “Moravadj al-Zahab”

IV. Seyyed Moirteza, grand et dévoué savant chiite, a cité ce khotbah, rapporté par Aicha, femme du prophète (Que le paix soit sur lui), dans son livre ” Chafî ”

V. Le célèbre narrateur défunt Sadough a repris certaines phrases de ce khotbah dans son livre intitulé ” Elal al-Sharaie”

VI. Le juge religieux et célèbre narrateur défunt Cheikh’Mofid a cité aussi un extrait de ce khotbah.

VII. Seyyed ben Tayousse cite dans son livre ” Taraef ” une partie de ce khotbah, rapporté aussi par Aïcha, se référant au livre “Al-Monagheb” de Ahmad ben Moussa ibn Mardouveh-Isphahani qui est un savant sunnite.

VIII. Le défunt Tabarsi, Maître du livre ” Ijtihad ” a cité ce khotbah dans son livre comme étant un ” témoignage missionnaire “. 1

Ce khotbah historique est, indéniablement, un des fameux khotbahs prononcés par les descendants du Prophète (Que la paix soit sur lui). Il a été rapporté que nombre de chiites (Partisans de Ali) engagés recommandèrent et recommandent toujours à leurs enfants d’y apprendre par cœur ce khotbah pour qu’il ne reste pas, avec le passage du temps, caché sous la poussière de l’oubli et de la négligence et afin qu’aucun ennemi mal intentionné ne puisse remettre en question son contenu. Ainsi est-il de mise aujourd’hui que la jeune génération fertile apprenne, par cœur. Le contenu de cette ” grande épopée ” afin de transmettre à son tour aux générations à venir son message!

 

Afin de révéler aux musulmans l’abus de pouvoir et la trahison de Omar et Abu Bakr, Fatima fera plusieurs discours éloquents et explicites. Le but était d’avertir tous les musulmans de la déviation de ces compagnons et qu’en les suivant, les musulmans quitteraient eux-mêmes l’Islam.

 

Des milliers de personnes se rassembleront à l’intérieur de la mosquée de son père en présence des dirigeants Abu Bakr et Omar afin d’entendre les réprobations de la Dame véridique et loyale de l’Islam concernant la rupture consommée du lien qui unissait la foi à la Révélation.

 

Fatima (p) dit : « Louanges à Dieu, exalté soit-Il ! pour tout ce qu’Il a étendu de bienfaits à notre service ! Louanges à Dieu, exalté soit-Il ! pour tout ce qu’Il a inspiré, pour tout ce qu’Il a ordonné en Son Nom sanctifié et pour tout ce qu’Il a octroyé avec abondance de faveurs dans Sa Création, sans aucune restriction dans Ses dons, grâces et bénédictions, que l’on peut dénombrer tant ils sont présents partout et en tout, à chaque instant de la vie, pour tous les temps et en tous les lieux ; sans limites concevables pour les hommes.

 

Il a seulement recommandé à Ses Créatures d’acquérir sans cesse davantage de Ses bienfaits en faisant preuve de gratitude face à leur abondance et à leur diversité. Il a seulement réclamé à Ses Créatures de L’adorer et de Le glorifier par la prière avec ferveur pour nous rapprocher sans cesse de Ses grâces et de Sa générosité.

 

Je déclare et témoigne qu’il n’y a pas d’autre dieu que Dieu ! Qu’Il est Un et sans aucun associé à Ses côtés ; qu’il est nécessaire pour une déclaration de foi de faire preuve d’une profonde dévotion sincère pour bien en comprendre sa signification. Les cœurs sont des réceptacles de Sa continuité, et les esprits éclairés sont des preuves de Sa sensibilité. Il est Celui qu’aucun regard ne peut atteindre ; qu’aucune langue ne peut décrire, qu’aucune imagination ne peut en établir la transcendance de Son Essence.

 

Il est Le Créateur de toutes choses, rien n’existait avant Lui, créant sans avoir à suivre un quelconque modèle pré-existant à Lui. Tout est créé de Sa puissance et répandu selon Sa Volonté. Il crée sans aucun besoin pour Lui-Même ni aucun bénéfice dans Ses desseins mais uniquement pour établir Sa Sagesse ; attirer l’attention vers Son obéissance ; manifester Son Omnipotence ; inviter Ses Créatures à L’adorer et à honorer Son appel.

 

Puis, Il fixa les récompenses rattachées à Son obéissance ainsi que les châtiments prévus pour ceux qui Lui désobéissent. Ainsi prévenues, Ses Créatures peuvent se mettre à l’abri de Sa colère, de Son courroux et de Son châtiment, et marcher sur la voie qui mène aux Jardins du Paradis.

 

2. Je témoigne aussi que mon père Mohammad (pslf) est Son Serviteur et Son Messager ; qu’Il l’a choisi avant même de l’envoyer parmi nous ; qu’Il l’a nommé à ce rang avant même de l’avoir créé ; qu’Il l’a instruit avant même qu’il vienne à l’existence. Tout cela avant  même que les créatures sortent de l’ombre du Monde invisible, avant que le voile qui les cachait à l’existence visible ne se lève, avant que Dieu décide du moment où nous devons exister. Pour Dieu, exalté soit-Il, tout est connu d’avance, Il connaît tout ce qui va suivre, Il est Le Parfait connaisseur de ce que nous réserve l’Avenir et le moment exact de chaque événement.

 

Dieu, exalté soit-Il, l’envoya en tant que parachèvement du modèle de perfection à suivre dans ses recommandations ; en tant que certitude dans l’accomplissement de Sa Loi, et en tant qu’accomplissement des Signes de Sa Miséricorde.

 

Il trouvera les Nations et les Empires dans la confusion des croyances hérétiques, adorant le feu, se prosternant devant leurs idoles ; récusant Dieu, exalté soit-Il, après en avoir été avertis de Son Existence. Puis, Dieu, exalté soit-Il, illuminera leurs ténèbres par l’éclat de la présence parmi eux de mon père Mohammad. Il fera disparaître de leurs cœurs les sombres voiles de l’obscurité, éloignant de leurs yeux les lourds nuages chargés d’ignorance. Il révélera ainsi aux gens la juste et bonne Guidance. Il les a ainsi sauvés des chemins de l’égarement. Il leur a éclairé le regard. Il les a orientés vers la voie de la Religion Immuable et authentique. Ainsi les gens ont été appelés à suivre la Voie droite.

 

Puis Dieu, exalté soit-Il, prendra la décision de le rappeler à Lui en signe de Sa grande amitié à son égard, en témoignage de Sa volonté et de Sa générosité, mais aussi en signe d’amour et de préférence pour Son dernier des Prophètes. C’est ainsi que Mohammad a quitté le tumulte de ce monde pour vivre dans la quiétude des Anges, dans la satisfaction du Seigneur, Le Grand-Pardonneur, et la proximité du Puissant Maître.

 

Que les prières et les salutations de Dieu, exalté soit-Il, soient sur mon père : Son Prophète, le Véridique, l’Elu parmi toutes Ses Créatures, Son Ami sincère. Que la Paix, la Miséricorde, et la Bénédiction de Dieu soient avec lui ».

 

3. Puis, Fatima fera face à l’assemblée :

 

« Vous, les serviteurs de Dieu, exalté soit-Il, vous êtes responsables de l’application de Son commandement d’instaurer le bien et d’interdire le mal ; vous êtes les gardiens de Sa Religion et de Sa Révélation ; vous êtes les représentants de Dieu pour vous-mêmes ainsi que Ses missionnaires pour les autres Nations. Il a sur vous une pleine autorité. Il vous a présenté une Alliance, et laissé un Héritage pour prendre soin de vous : Le « Livre parlant » de Dieu et le Coran véridique ; la  Pure Lumière ; la Voie Eclairée. Son contenu est inégalable en Vérité : Ses Secrets y sont clairement révélés ; Ses Recommandations y sont mentionnées ; et Ses disciples y sont bénis. Le Coran guide ses adeptes et donne à ses lecteurs le bon et chaleureux sentiment ; l’écouter porte au Salut ; en lui il y a d’achevé les ineffables arguments de Son Autorité divine ; de mentionnée Sa manifeste détermination ; de rappelés Ses interdits ; d’énoncées Ses prescriptions et Ses Lois écrites.

 

Dieu, exalté soit-Il, a établi :

 

La foi comme remède de la purification des nuisances du polythéisme.

La prière comme moyen pour écarter de vous l’arrogance et comme preuve de votre humilité ;

L’aumône légaleazzakat comme moyen de purification de l’âme et d’accroissement des ressources ;

Le jeûne comme moyen de confirmation de la sincérité et d’augmentation de la dévotion et la piété ;

Le pèlerinage comme moyen d’édification de la Religion ;

La justice comme moyen d’unité des cœurs dans l’harmonie de l’agir et du vivre ensemble ;

Notre Guidance-Imamat Ahlul Beyt comme moyen sûr de protection  contre la division, et de sauvegarde certaine de l’unité et de l’entente ;

La lutte pour établir la Vérité et la Justice-jihad comme moyen de garantir et de réaliser la Gloire de l’Islam ;

La patience comme moyen de bonne réalisation des projets et d’acquisition certaine des bienfaits de Dieu, exalté soit-Il ;

Le commandement d’instaurer le Bien comme moyen d’assurer l’intérêt commun, de renforcer la paix publique et les bonnes relations entre les gens ;

L’affection envers les parents comme moyen de protection contre le courroux de Dieu ;

Le maintien d’étroites relations avec les enfants comme moyen de longue vie et de multiplication abondante de la descendance ;

Le Droit au versement du prix du sang comme moyen de mettre un terme aux expéditions punitives sanglantes ;

Le respect des engagements comme moyen d’obtenir la Miséricorde et l’indulgence ;

La juste mesure en tout comme moyen de prévenir l’injustice et l’usurpation des droits d’autrui ;

L’interdiction des boissons enivrantes comme moyen de protection de l’âme contre l’abomination, et d’éradication de la violence alcoolique et de l’affaiblissement de l’intellect ;

L’abandon de l’insulte comme moyen de protection contre la malédiction et l’affliction ;

Le refus de voler comme moyen de conserver un esprit pur et sain.

 

Dieu, exalté soit-Il, a interdit le polythéisme pour permettre une sincère et fidèle adoration de Son Unicité. Dès lors, craignez Dieu de la façon dont Il doit être véritablement craint, et ne mourrez pas en dehors des principes de l’Islam. Obéissez à Dieu, exalté soit-Il, dans ce qu’Il vous a ordonné et dans ce qu’Il vous a interdit. Car parmi Ses serviteurs, seuls les savants craignent vraiment Dieu.

 

4. Ô vous les gens ! Sachez que je suis Fatima et que mon père est Mohammad. Ce que je vais dire est en droit fil avec ce que j’ai dit précédemment, vous n’y trouverez rien qui soit contradictoire et dans mon engagement il n’y a aucune espace réservé à l’erreur ni à la tromperie.

 

Mon père : « Certes un Messager pris parmi vous est venu à vous. Le mal que vous faites lui pèse ; il est avide de votre bien ; il est bon et miséricordieux envers les croyants. » (Coran, 9/129)

 

Si vous êtes capables de le reconnaître, vous devez aussi être capables de reconnaître qu’il est mon père et non le père d’aucune de vos femmes, qu’il est le frère déclaré de mon cousin Ali et non le frère d’aucun de vos hommes. Quelle excellente origine il possède, et quelle honorable filiation nous avons avec lui ! Que la Paix et les Bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa descendance !

 

Oui ! Il a fait connaître ouvertement et publiquement le Message malgré les mesures coercitives et les menaces, il maintiendra à bonne distance l’hérésie de la voie parcourue par les polythéistes qu’il ne craint ni d’affronter ni d’appeler au chemin de Son Seigneur avec beaucoup de sagesse, de douceur, et d’élogieux sermons. Il abattra les idoles, mettra en déroute les arrogants jusqu’à ce qu’ils s’humilient humblement et qu’ils s’engagent dans la voie de la Vérité. Ainsi, l’obscurité de la nuit a cédé la place à la lumière de l’aurore porteuse : de la vertu et du bon droit. La voix de l’autorité religieuse avait pu enfin se faire entendre et contraindre les propos nuisibles des Diables à l’étouffement et au silence. Le pitoyable foyer de l’hypocrisie sera pour un temps éteint et les liens qui unissaient l’infidélité à l’incrédulité rompus.

 

Oui ! Au milieu de cette sombre époque vous aviez prononcé le postulat de l’Unicité devant un groupe de purs (les Ahlul Beyt).

 

Vous étiez encore parmi les pauvres et les affamés, à deux doigts de basculer dans le gouffre de l’Enfer. Vous étiez comparables au peu d’importance qu’a la goutte de rosée pour l’assoiffé ; au peu de consistance qu’a la miette de nourriture pour celui qui a faim ; à l’éphémère de l’empreinte qui disparaît rapidement ; à l’impureté du paillasson sur lequel les pieds s’essuient. Vous buviez des eaux nauséabondes pour étancher votre soif et vous mangiez des viandes fétides pour apaiser la faim de vos estomacs. Vous étiez des êtres méprisés et avilis. »

 

Fatima, à ce stade de son discours brossait un tableau de la réalité de la condition humaine humiliante qui prédominait parmi la multitude avant la Révélation de la Sainte Ecriture du Coran Inimitable et l’instauration des valeurs humanisantes de l’Islam.

 

« Vous n’aviez que mépris et soupçons les uns envers les autres, toujours envahis de la crainte d’être capturés, de voir vos enfants enlevés par ceux qui vous dominaient. Alors, Dieu, exalté soit-Il, dans un ineffable élan de bonté vous a secourus par mon père Mohammad ; après beaucoup d’affrontements défensifs qui lui furent imposés, après qu’il eut à faire face aux hommes féroces, connus sous le nom de Bédouins chez les uns, et de despotes chez les gens du Livre.

 

Là où ils allumaient le feu de la guerre, Dieu l’éteignait invariablement ; et lorsque les cornes du Diable se faisaient voir à nouveau et que la bouche des polythéistes murmurait des propos de sédition et de complot, il mettait un terme à la dispute avec l’aide de son frère Ali. Celui qui ne fait jamais demi-tour, jusqu’à ce que l’ennemi morde la poussière de la défaite et que la flamme de la guerre soit éteinte, était toujours au service de la Cause du Parti de Dieu, attentif à Son Ordre, aux proches côtés de Son Messager. Il est un maître parmi les Amis de Dieu ; vigoureux au travail ; sincère dans le conseil ; sérieux dans ses intentions et toujours prêt à l’effort pour servir l’Islam.

 

Alors que de votre côté, vous ne cessiez de vivre dans l’oisiveté, dans les plaisirs de la vie d’ici-bas, vous estimant saufs au sein de votre confort, guettant notre revers de fortune. Avides d’informations à notre sujet pour entendre parler de l’issue de la bataille imposée, et à laquelle vous aviez tourné le dos, prenant vos jambes à votre cou plutôt que de combattre.

 

Dès l’instant où Dieu décidera du Sublime retour à Lui de Son Prophète au sein de la demeure et de l’abri du groupe de Ses Prophètes et de Ses Serviteurs sincères, les cornes perfides de l’hypocrisie réapparaîtront au-dessus de vos têtes ; le vêtement de la foi sera arraché ; les ignorantins mal intentionnés hier silencieux, se mettront à parler, les paresseux et les rétrogrades se porteront à l’avant des rangs pour brailler et s’agiter.

 

Puis, Satan le maudit sortira la tête de sa cachette, il vous invitera à l’adhésion de son Parti. Il vous trouvera prédisposés à accepter son invitation malicieuse et prêts à observer ses directives. Il vous suggérera la sédition et, là encore, il vous trouvera rapides en besogne, fins prêts à la désobéissance qui enveloppera les sentiments de vos cœurs, marquant vos visages des stigmates de l’amertume et du doute. Alors, l’injustice s’est réinstallée dans vos cours. Vous avez porté des marques à des chameaux qui ne sont pas les vôtres (sous-entendu : vous avez désignés des dirigeants qui ne sont pas les vôtres) ; vous êtes allés vous désaltérer à l’eau d’une source qui n’est pas la vôtre (sous-entendu : vous êtes guidés  par des successeurs qui ne sont pas les vôtres). Tout cela s’est produit (lors de la réunion de la Saqifa) alors que le temps de la présence du Prophète parmi vous est encore tout proche ; alors que la déchirure créée par son départ est sans limite ; alors que la cicatrice n’est pas encore refermée ; alors que le Prophète lui-même n’était pas encore mis en  terre.

 

Vous avez décidé promptement d’une affaire (réunion de la Saqifa) sous le fallacieux prétexte de parer à la discorde. Or, c’est bien dans la discorde qu’ils se sont engouffrés. La Géhenne enveloppera sûrement les incrédules (voir Coran 49/9). Que tout cela est absurde ! Quel mauvais choix que tout cela ! Quelle entreprise déloyale ! Comme vous êtes stupides ! Comment acceptez-vous de vous laissez détourner de la Vérité !

 

Et pourtant, le Livre de Dieu est toujours parmi vous ; ses textes y sont clairement exposés ; ses directives manifestement énoncées ; ses signes clairement visibles ; ses restrictions intelligemment formulées ; et ses commandements loyalement évidents. Malgré tout, vous l’avez jeté par-dessus vos épaules ! Comment avez-vous osé agir de la sorte ! Auriez-vous du dédain pour lui ? Ou bien pensez-vous qu’en agissant ainsi vous serez à même de gouverner selon des principes autres que les siens ? Quel mauvais échange pour les injustes ! Le culte de celui qui recherche une religion en dehors de l’Islam n’est pas accepté. Cet homme sera, dans la vie future, au nombre de ceux qui ont tout perdu (voir Coran 3/85).

 

Il apparaît clairement que vous n’avez pas même pris le temps de la réflexion ni celui de la patience ni celui de l’obéissance. Vous avez allumé le foyer de la sédition, vous l’avez ravitaillé en braises ardentes, vous avez répondu à l’ordre du Démon vous invitant à éteindre la lumière de la Religion ainsi que l’éclat de l’Immaculée Tradition du Saint Prophète. Vous avez échangé ses propos sages et réfléchis pour des paroles futiles et vides de sens. Vos apparences étaient trompeuses. Vos complots à l’égard des membres de sa famille sont semblables à la lance qui pénètre le cœur.

 

Vous déclarez maintenant que nous ne possédons aucun droit à l’héritage ! Comment est-ce possible ? Recherchez-vous le jugement de l’Ignorance ? Qui donc est meilleur juge que Dieu envers un peuple qui croit fermement ? Comment des gens dont la foi est connue peuvent-ils émettre une conclusion imposée, et désireuse d’être placée au-dessus des directives de Dieu, exalté soit-Il ? N’avez-vous pas été enseignés ? (voir Coran 5/10). Certes ! Vous le savez déjà ! C’est aussi clair pour vous que l’éclat du Soleil : Je suis sa fille !

 

Ô Musulmans ! Pourquoi mon Droit à l’héritage doit-il être spolié ?

 

Ô fils de Abu Quhafa (Abu Bakr) ! Dans quel passage du Livre de Dieu est-il écrit que vous avez le droit d’hériter de votre père et qu’il est interdit que j’hérite du mien ? Certainement vous avez inventé là une conclusion sans précédent, ni dans le Livre de Dieu, ni dans l’Immaculée Tradition du Prophète ! Vous avez fait quelque chose de monstrueux ! (voir Coran 5/50) Auriez-vous pris intentionnellement la décision d’abandonner le Livre de Dieu et de le jeter par-dessus votre épaule ?

 

N’avez-vous pas lu ce qui est écrit ? : « Salomon hérita de David… » (Coran 27/16)

 

Ainsi que l’histoire de Zacharie qui est contée lorsqu’il dit : « Je crains le comportement de mes proches après ma mort. Ma femme est stérile ; accorde-moi cependant un descendant venu de toi. Il héritera de moi ; il héritera de la famille de Jacob (…) » (Coran, 19/5-6)

 

Puis ceci : « Ceux qui croient après avoir émigré, ceux-là sont des vôtres. Cependant, ceux qui sont liés par la parenté sont encore plus proches les uns des autres, d’après le Livre de Dieu – Dieu est, en vérité, Celui qui sait tout ! » (Coran, 8/75)

 

Puis encore : « Quant à vos enfants, Dieu vous ordonne d’attribuer au garçon une part égale à celle de deux filles. » (Coran 4/11)

 

Et encore ceci : « Voici ce qui vous est prescrit : Quand la mort se présente à l’un de vous, si celui-ci laisse des biens, il doit faire un testament en faveur de ses père et mère, de ses parents les plus proches, conformément à l’usage. C’est un devoir pour ceux qui craignent Dieu. » (Coran, 2/180)

 

Vous prétendez que je ne possède aucun droit ! Que je ne peux pas hériter de mon père ! En conséquence de quoi vous rompez mes liens de filiation avec lui ! Dieu aurait-Il révélé un verset vous concernant et duquel Il en aurait exclu mon père ? Ou bien, irez-vous jusqu’à dire Fatima et son père ne sont pas disciples de la même religion, ils ne peuvent donc hériter l’un de l’autre ?! Ne sommes-nous pas, mon père et moi, disciples de la même Religion, de la même croyance et de la même foi ? Ou bien, êtes-vous davantage versés en sciences religieuses coraniques que mon père et que mon cousin Ali ?

 

Bien ! Puisqu’il en est ainsi de vos conclussions hasardeuses, emparez-vous de mon bien de la même manière que vous vous emparez d’un cheval sellé et bridé. N’oubliez pas, toutefois, que le Jour du Jugement est le Jour des justes comptes ! Le moment où Dieu, exalté soit-Il, sera Le meilleur Juge (de toute cette douloureuse affaire) et Mohammad sera mon défenseur. Rendez-vous est donné pour le Jour de la Résurrection ! Le Jour où se dressera l’heure, ce Jour-là, les imposteurs seront perdus. Vos remordes ne vous seront d’aucun bénéfice ! Chaque nouvelle est annoncée en son temps ! Vous saurez bientôt qui sera frappé d’un châtiment humiliant et sur qui s’abattra un châtiment sans fin » (voir Coran 45/27 ; 6/67 ; 11/39).

 

Puis, Fatima se tournera face aux Ançars :

 

« Ô Béni Qayla (les gens des tribus Aws et Khazraj) ! Ô vous les gens de bien ! Les puissants partisans et défenseurs de la nation de l’Islam ! Ceux qui ont embrassé l’Islam ! Pourquoi tant de retenue dans votre élan à défendre mes bons droits ? Pourquoi cette indifférence face à l’injustice qui m’est imposée ? Mon père, le Messager de Dieu, ne disait-il pas souvent ceci : Un homme est honoré, connu et rappelé au souvenir des autres hommes par l’intermédiaire de ses enfants ? Comment, en si peu de temps, avez-vous pu enfreindre ses bons conseils ? Comment, en si peu de temps, avez-vous pu comploter envers nous ? Pourtant, vous avez suffisamment de pouvoir et de force pour faire respecter mon bon droit et interdire qu’il me soit arraché ! Ou bien préférez-vous en rester là où vous vous êtes rendus et dire : certes Mohammad est maintenant décédé ; c’est là, sans aucun doute, une grande calamité aux conséquences incalculables ; un préjudice immense ; une déchirure difficile à colmater. Voyez le ciel, il en est tout assombri depuis le Sublime retour de l’âme du Prophète à Son Créateur ; les étoiles ont cessé de briller avec toute leur splendeur originelle ; les espérances se sont évanouies ; les montagnes en tremblent encore ; le respect des femmes est abandonné ; la dignité humaine a disparu, et le sens réel de la vie est rabaissé par la force et la soumission imposée par l’injustice.

 

Oui ! Par Dieu, exalté soit-Il, l’absence de mon père est une bien grande affliction ainsi qu’une grande calamité à venir ; il n’y a aucune autre adversité au-dessus de celle-ci, ni aucun événement aux conséquences si nuisibles. C’est la calamité annoncée dans le Livre de Dieu. Vous en avez entendu sa lecture du matin au soir dans les cours de vos demeures tel un appel, une parole juste, une récitation claire et ordonnée. Vous y avez appris tout ce que les Prophètes qui précèdent mon père ont dû souffrir et qui, eux aussi, sont retournés auprès du Créateur : c’est là un décret duquel personne ne peut échapper et une destinée commune à tout le monde.

 

« Mohammad n’est qu’un Prophète ; des Prophètes ont vécus avant lui. Retourneriez-vous sur vos pas, s’il mourait, ou s’il était tué ? Celui qui retourne sur ses pas ne nuit en rien à Dieu ; mais Dieu récompense ceux qui sont reconnaissants. » (Coran, 3/144)

 

Ô vous les gens de la réflexion ! Comment accepter que je sois privée de mon bon droit à l’héritage alors que vous m’entendez et que vous m’avez devant vous ? Alors que vous êtes rassemblés et assis autour de moi dans la mosquée de mon père ? Vous avez entendu les propos de mon action en revendication de mes droits, ils sont maintenant connus de tous, ainsi que cette affaire frauduleuse et injuste. Vous êtes nombreux et bien armés ! Vous possédez les moyens et le pouvoir d’agir ! Mais voilà, l’appel vous parvient et vous restez sourds et muets ! Vous entendez les lamentations et les pleurs sans pour autant vous émouvoir et porter secours ! Pourtant, vous êtes connus pour votre courage, pour votre droiture et votre bonté. Vous êtes ceux qui ont été choisis en tant que les meilleurs par le Messager de Dieu pour nous seconder, nous les Ahlul Beyt Rassoul Allah. Vous avez combattu les Bédouins, supporté difficultés et souffrances ; marché contre les Nations, bravé leurs meilleurs guerriers.

 

Lorsque nous vous appelions, vous nous répondiez. Nous étions rassurés de votre soutien et de votre présence parmi nous ainsi que de votre dévouement à notre égard. C’est ainsi que l’Islam triompha ; que la vie de tous les jours était devenue plus clémente et humaine ; que la forteresse du polythéisme fut ébranlée jusqu’à la racine ; que les séditions se calmèrent, que le foyer de l’athéisme fut réduit en cendres ; et que le dogme de la Religion pût s’inscrire correctement dans la conscience de ce Monde.

 

Pourquoi cette confusion en vous après avoir connu la cohérence et la clarté ? Pourquoi délaisser les bons principes après les avoir proclamés ? Pourquoi retourner sur vos talons après avoir avancé dans la voie ? Pourquoi associer d’autres avec Dieu après avoir glorifié Son Unicité ? Ne combattrez-vous pas des gens qui ont violé leurs serments et qui ont cherché à expulser le Prophète ? Ce sont eux qui vous ont attaqué les premiers ?

 

Les redouterez-vous ? Alors que Dieu mérite plus qu’eux d’être redouté, si vous êtes Croyants. (Voir Coran 9/13). Sachez encore que je vois clairement votre inclination à l’insouciance et votre éloignement de l’ayant droit. Vous vous écartez de celui qui est le plus capable d’entre vous tous à guider et à vous diriger. Vous êtes devenus silencieux. Vous avez opté pour la médiocrité, rompant avec l’excellence et la grandeur d’âme, renonçant à vos responsabilités.

 

« Si vous êtes ingrats, vous et tous ceux qui sont sur la Terre, sachez que Dieu se suffit à Lui-même et qu’Il est digne de louanges. » (Coran 14/8)

 

Voilà ! J’ai dit tout ce que j’avais à vous dire en parfaite connaissance de la situation présente de votre refus de soutenir mon bon droit et de l’ampleur de votre trahison installée dans les sentiments de vos cœurs. Il était nécessaire que vous soyez informés du sentiment de la fille du Prophète, de son besoin de faire éclater l’origine de sa douleur, de libérer sa poitrine et de son devoir de révéler à la postérité des preuves et des arguments sur l’injustice installée dès le décès du Prophète. Bon ! Vous avez mon bien ! Endossez-en la responsabilité ! Cette charge demeurera un fardeau parmi vous. Elle blessera l’échine de la chamelle qui le portera jusqu’à la semelle. Elle sera le facteur de la honte marquée de l’empreinte du courroux de Dieu, ainsi que de l’éternel blâme qui mène au châtiment de l’Enfer !

 

« C’est le Feu de Dieu allumé qui dévore jusqu’aux entrailles. » (Coran 104/67)

 

Dieu est Témoin de vos agissements : « Les injustes connaîtront bientôt le destin vers lequel ils se tournent. » (Coran 26/228)

 

Je suis et je  reste pour tous les temps la fille de celui qui vous a averti et mis en garde contre le châtiment éternel.

 

« Agissez selon votre situation, Nous aussi, Nous agissons. Attendez ! Nous aussi, Nous attendons. » (Coran 11/121-122)

 

Selon les textes ayant relaté le déroulement de cet événement historique, il apparaît que le discours de Fatima était parvenu à persuader, tout au moins dans ses débuts, Abu Bakr du bon droit de la plaignant et de décider de lui rendre la propriété de Fadak.

 


Réaction de Abu Bakr et de ‘Omar

 

Voyons maintenant, selon certains historiens de renommés, le commentaire d’Abu Bakr après avoir écouté Fatima Az-Zahra.

 

Il déclare : « Ô la fille du Messager de Dieu ! (…) Sans aucun doute, le Prophète est votre père et d’aucune autre femme ; le frère de votre mari et non d’un autre homme ; sans aucun doute il l’a préféré à tous ses compagnons et sans aucun doute aussi, Ali l’a soutenu dans tous les événements les plus cruciaux ; seul l’homme heureux peut vous aimer et seul l’homme ingrat et mauvais peut vous nuire.

 

Vous êtes la progéniture bénie du Messager de Dieu, les Elus parmi les autres, nos Guides pour notre bien, notre voie à suivre pour parvenir au Paradis, et vous – la meilleure des femmes – et la fille du meilleur des Prophètes, véridique dans ses conclusions, excellente dans son raisonnement. Vous ne pouvez pas être dépourvue de vos droits ni suspectée dans votre revendication (…)

 

Cependant, j’ai sûrement entendu votre père dire : « Nous, le groupe des Prophètes, nous ne faisons pas hériter les biens matériels, or, argent et immeubles, mais nous faisons hériter le Livre Saint, la sagesse, la science et la Prophétie. Et ce qui nous appartient en moyens de vie appartiendra au successeur après nous qui le gérera. » Bien, il en est aujourd’hui ainsi de ma position et de la propriété dont les revenus serviront au budget de la guerre et de la défense des Musulmans, et cette décision a été prise d’un commun accord entre les Musulmans, Elle n’émane pas d’une décision personnelle. Je n’abuse pas de mon pouvoir. Voilà mes biens, je les mets à votre disposition. Ô vous l’illustre Dame de la Nation de son père, et l’arbre béni de sa descendance… Voilà ! Pensez-vous encore que je viole la parole de votre père ? »

 

Alors, Fatima rejettera l’argument d’Abu Bakr faisant état d’un propos du Prophète disant que les Prophètes ne laissent pas d’héritage. Elle lui opposera l’argument coranique apportant les preuves du Droit d’héritage de la progéniture des Prophètes. Elle s’exclamera en disant :

 

« Gloire à Dieu !Mon père, le Messager de Dieu, ne s’est jamais éloigné ni opposé aux préceptes inscrits dans le Livre de Dieu, ni pratiqué, ni inventé, ni légiféré des lois qui lui soient contraires. Il a strictement et toujours pris à la lettre les recommandations et commandements divins, il s’en est toujours tenu à l’application des versets coraniques. Conspirerez-vous encore contre sa mémoire après son décès ? Allez-vous énoncer de faux témoignages et propos en son absence, selon la manière habituelle qui engendraient complots et séditions, dont mon père était la victime sa vie durant ? Alors que le Livre de Dieu est clair et édifiant en matière de règlement de tous litiges. Il y est écrit concernant l’héritage : « (…) Il héritera de moi ; il héritera de la famille de Jacob (…) » « Salomon hérita de David (…) »

 

Dieu, exalté soit-Il, a clairement inspiré et réglementé le Droit de l’héritage en désignant : les ayants droit, les principes du partage, la part qui revient à l’homme et celle qui revient à la femme, pour que soit écarté l’esprit de scepticisme, de suspicion des imposteurs et d’équivoque des égarés !

 

« Vos âmes, plutôt, vous ont suggéré quelque chose en vous faisant croire que votre action était bonne … (Il ne me reste plus donc) qu’une belle patience ! C’est Allah qu’il faut appeler au secours contre ce que vous raconter ! » (Coran 12/18)

 

Alors, Abu Bakr reprendra la parole pour dire : « Dieu est Véridique ainsi que Son Prophète. Sa fille est véridique. Elle est la source de la sagesse, le lieu de la Guidance et de la Miséricorde, le pilier de la Religion et l’argument irréfutable. Je ne peux écarter votre  esprit de droiture ni refuser les propos de votre discours. Toutefois, entre vous et moi, il y a ces Musulmans. Ils m’ont prêté allégeance, rendu responsable, et conformément à leur volonté j’ai accepté. Je n’ai aucune intention ni désir de me comporter en despote ni vouloir bénéficier d’un quelconque avantage de ma position. Ils sont témoins. »

 

Ces propos, Abu Bakr voulait qu’ils soient entendus pour apaiser les esprits. L’opinion publique, irritée de la tournure que prenaient les événements, commençait à manifester son mécontentement à propos du fait injuste imposé à la fille du Prophète. Des voix et clameurs s’élèveront de la foule en soutien à Fatima. Son discours était la révélation cruciale du moment. Pour calmer l’ardeur de l’assemblée, Abu Bakr proférera des menaces. Il nous a été rapporté que ce jour-là un grand nombre de personnes pleureront de chagrin. Médine était en effervescence. De partout, des protestations en soutien à Fatima se faisaient entendre.

 

Alors, Abu Bakr, inquiété de l’ampleur du mouvement, dira à Omar : « Vous auriez dû me laisser appliquer la décision prise (la restitution de Fadak). Elle aurait apaisé les esprits. Puis, c’était, de notre part, la mesure à prendre la plus juste. »

 

Omar rétorquera : « Une telle décision était nuisible à votre position et un grave handicap pour votre pouvoir. Je vous ai conseillé par compassion à votre égard. »

 

Abu Bakr : « Quelle grave erreur que celle d’avoir oublié la fille de Mohammad ! Aujourd’hui, les gens ont été informés de la spoliation de ses droits, de son action en revendication et de nos complots en la matière ! »

 

Omar se voulant rassurant : « Après tout, ce n’est qu’un événement du jour. Il sera rapidement oublié comme si rien n’avait été dit et accompli. » Il déclamera quelque vers de sa composition dont la teneur exaltait le classement dans l’oubli de l’événement. Omar, s’adressant de nouveau à Abu Bakr lui suggéra ceci : « Accomplissez la prière. Acquittez-vous de l’aumône-azzakat. Recommandez le bien. Interdisez le mal. Assurez le tribut et les taxes. Respectez vos proches car Dieu dit : « Les bonnes actions dissipent les mauvaises. Ceci est un Rappel pour ceux qui se souviennent. » (Coran 11/114) Voyez-vous, après tout, un seul péché parmi une multitude de bonnes actions ce n’est pas grave. Soyez rassurés ! »

 

Abu Bakr, tranquillisé et satisfait des propos de Omar, lui tapotera l’épaule en signe d’approbation en disant ceci : « Vous avez contribué au soulagement de ma peine. »

 


Les droits de Fatima sont reconnus, mais ses biens ne lui sont pas restitués

 

Pris de l’esprit de réparation du dommage causé par le fait injuste et suite aux preuves apportées, le dirigeant prendra la décision de rendre ses biens à Sainte Fatima (s), mais un autre l’en empêchera. Toutefois, lorsque Sainte Fatima (s) quittera le dirigeant, un autre événement apparu soudainement.

 

Omar : « Qu’est-ce que vous avez dans la main ?! »

Abu Bakr : « Un décret que je viens d’écrire en faveur de Fatima, dans lequel je prends la décision de lui rendre la propriété de Fada, et l’ensemble de son héritage en provenance de son père. »

Omar : « D’où prendrez-vous les dépenses si les Arabes décident de vous combattre ? »

Puis, il s’empara du décret pour le déchirer. » (Fatima : The Gracious – adaptation : Odeh A. Muhawesh – éd: Ansarian Publications – Qom – R.I. D’Iran p. 182)

 

Lorsque Fatima sera envahie par la maladie, Abu Bakr et Omar décidèrent de lui rendre visite. Ils demanderont la permission d’entrer mais elle la leur refusa. Alors Abu Bakr fera la vœu de ne plus entrer dans une maison tant qu’il n’aurait pas rencontré Fatima pour lui réclamer son pardon.

 

En réponse à ce vœu, il passera la première attente dans le froid de la nuit. Omar, de l’autre côté, ira voir Ali (s) et s’adressera  à lui : « Plus d’une fois nous sommes venus dans l’intention de visiter Fatima, afin de la récompenser, mais elle refuse catégoriquement de nous laisser entrer. Si vous allez la voir, pouvez-vous lui demander de notre part la permission d’entrer pour parler avec elle ? »

 

L’Imam Ali (s) : « Sûrement, je le lui demanderai ! » Puis, il entra dans la demeure de Fatima : « Ô fille du Messager de Dieu ! Vous avez connaissance de l’intention de ces deux hommes. Ils sont souvent venus jusqu’à votre demeure pour vous rencontrer, mais vous leur avez refusé l’accès de votre intérieur ; maintenant, ils viennent de me demander de servir d’intermédiaire pour que vous leur accordiez la permission d’entrer. »

 

Ayant obtenu son accord, Ali (s) sortira de la demeure pour prévenir les deux hommes de la permission d’entrer qui leur était accordée. Ils entreront donc dans la demeure. Ils lui présenteront leurs condoléances auxquelles elle ne répondra pas, se détournant d’eux. Ils déambuleront partout dans la pièce afin d’obtenir un regard, jusqu’au moment où elle adressera la parole à Ali : « Ali, veuillez me couvrir avec votre vêtement », puis elle dit ensuite aux femmes : « Tournez-moi vers eux ! »

 

Alors Abu Bakr dit : « Ô fille du Messager de Dieu ! Nous sommes venus jusqu’à vous avec l’intention d’obtenir votre complaisance et d’éliminer votre courroux à notre égard ; nous vous demandons de nous accorder votre pardon pour nos actes injustes accomplis à votre égard. »

 

Fatima : « Je n’accorderai aucun propos ni à l’un ni à l’autre tant que je n’aurai pas déposé plainte contre vous devant Dieu. Je me plaindrai de tous vos actes commis et décisions prises injustement à mon encontre. » Puis, s’adressant à l’Imam Ali : « Je ne m’adresserai à aucun d’eux tant que je ne leur aurai pas demandé s’ils se souviennent de ce qu’avait dit le Messager de Dieu à ce propos, je m’engagerai soit à leur parler, soit à me taire. »

 

Ils diront : « Par Dieu ! Elle en a le droit ! Nous exprimerons que ce qui est juste et nous ne témoignerons que pour ce qui est vrai. »

 

Fatima : « Au  nom de Dieu, je vous demande de vous souvenir lorsque le Messager de Dieu vous appela à sortir au beau milieu de la nuit à propos d’un sujet concernant Ali. »

 

Eux : « Oui, par Dieu ! »

 

Fatima : « Au Nom de Dieu ! Je vous demande si vous avez bien entendu ce qu’il a dit : « Fatima est de moi, quiconque l’offense m’offense et celui qui m’offense, offense Dieu. »

 

Ils répondront l’un et l’autre : « Oui ! Par Dieu ! Nous en avons le souvenir ! »

 

Fatima : « Que la louange soit au nom de Dieu ! Ô Dieu ! Je vous prends à témoin : ils reconnaissent avoir entendu. Elle leva les mains vers le Ciel, et dit : « Ô Mon Dieu ! En vérité, ils m’ont offensée durant ma vie. Par Dieu ! Je ne vous pardonnerai pas tant que je ne rencontrerai pas mon Seigneur et déposé contre vous, devant Lui, à propos de ce que vous m’avez fait subir et infliger. »

 

A écouter les lamentations et les reproches de la fille du Prophète Mohammad (pslf), Abu Bakr – calife à l’époque des faits – se mettra à gémis et à exprimer des regrets : « Je voudrais que ma mère n’ai pas accouché de moi ! »

 

Omar : « C’est impensable que des gens aient pu vous considérer comme responsable de leurs affaires alors que vous en êtes incapable, et rien qu’une personne atteinte de la crainte de la vieillesse ! Vous êtes angoissé du courroux d’une femme et vous vous réjouissez de sa complaisance à votre égard. Qu’y a-t-il de mauvais pour celui qui courrouce une femme ? » Puis, ils quitteront la demeure.  (Fatima : The Gracious – adaptation : Odeh A. Muhawesh – éd: Ansarian Publications – Qom – R.I. D’Iran p. 193)

 

 

“Elle dira avec fermeté aux gens : “Vous avez éloigné les ayants droit du pouvoir par votre perfidie et vous vous êtes enfermés dans le silence par complicité… Je connais les motifs et les raisons de votre attitude stérile à notre égard. Votre non-assistance à la famille du Messager de Dieu (pslf) sont à l’image de votre rancune et de votre désir de vengeance… » Puis, elle récitera ce verset : « Si vous êtes ingrats, vous et tous ceux qui sont sur la Terre, sachez que Dieu se suffit à Lui-même et qu’Il est digne de louanges. » (Coran 14/8)

 

 


La profonde tristesse de Fatima Az-Zahra témoignant de la trahison de certains compagnons

 

Un jour, le Prophète Mohammad (pslf) dira devant une assemblée considérable de notables musulmans : « Fatima est une partie de moi. Aussi, celui qui l’irrite m’irrite également. »

 

Un autre jour, en s’adressant à sa fille, il lui dira : « Ô Fatima ! Allah s’irrite lorsque tu t’irrites. Il est satisfait lorsque tu es satisfaite. ».

 

Les événements ayant suivi le décès de son père avaient bouleversé et réellement irrité Sainte Fatima Az-Zahra (s) au point où elle ira exprimer sa douleur auprès de la tombe de son père :

 

« A propos de la tristesse ressentie par Fatima Az-Zahra (s) après le Sublime retour à Son Créateur de l’âme de son père, le Bien-Aimé Prophète Mohammad (pslf), sa servante Fidda a raconté ceci :

 

« Au huitième jour faisant suite au décès de son père, Fatima (s) révélera l’ampleur de sa tristesse et de ses difficultés à vivre dans un monde hostile vidé de la présence de son père. Elle se rendit à la mosquée, et couverte de larmes, elle dira :

 

« Ô mon père ! Ô mon ami sincère ! Ô Mohammad ! Ô Abu Al-Qasim ! Ô le protecteur des veuves et des orphelins ! Qui peut vous remplacer à la Kaaba et à la mosquée ! Qui peut vous remplacer auprès de votre fille plongée dans la tristesse, la mélancolie et la douleur ! »

 

Puis Fidda continue son récit :

 

« Ensuite, Fatima (s) se dirigea vers la tombe du Prophète (pslf), ses pleurs et ses sanglots l’obligeront à une marche chancelante. Arrivée au Mizaneh, elle s’effondrera inconsciente. Aussi, les femmes accourront à son secours, et après lui avoir rafraîchi le visage avec de l’eau de source, elle manifestera de nouveau des signes de vie.

Fatima dira alors : « Mes forces se sont évanouies, ma résistance m’a fait défaut, mes ennemis se réjouissent de mon chagrin, et mon affliction me fait lentement mourir !

 

Ô mon père ! Je suis dans la perplexité et la solitude, affaiblie par le chagrin et profondément mélancolique ! Ma voix s’est éteinte mon dos s’est brisé ; ma vie est ballottée par les vicissitudes ; je ne trouver personne après vous, ô mon père, pour soulager ma peine ; personne pour m’aider en ces temps très difficiles, face auxquels je suis fragile et pleine d’impuissance ! Tel le précise les Révélations, le lieu de la présence de Gabriel (s) et de Michaël (s) a disparu avec votre départ, ô père !

 

Les intentions (des gens) ont changé. Les portes se sont fermées devant moi. Raisons pour lesquelles ce monde devenu hostile m’est difficile à vivre. Mes larmes se déverseront sur vous aussi longtemps qu’un souffle de vie sera présent en moi. Mon désir de vous rejoindre ne pourra cesser, mon affliction créée par notre séparation ne trouvera jamais de fin dans le monde d’ici-bas. »

 

Les sanglots de Fatima (s) allaient dès lors augmenter d’intensité :

 

« Ô mon père ! Avec votre départ, la lumière du monde a disparue. Les fleurs se sont fanées après s’être ouvertes à la vie tout le temps de votre présence parmi nous.

 

Ô mon père ! Ma mélancolie n’aura de fin tant que durera notre séparation.

Ô mon père ! Le sommeil m’a quitté depuis le jour de notre éloignement !

Ô mon père ! Où est-il celui qui était proche de la veuve et des orphelins ? Celui qui fût donné à la Communauté pour jusqu’au Jour de la Résurrection !

 

Ô mon père ! Après vous nous avons été placés dans le monde des opprimés ! Ô mon père ! Après vous les gens nous ont délaissés, oubliant la noblesse de notre lien glorieux qui nous unissait à votre présence parmi les gens.

 

Quelle larme peut-elle être retenue suite à votre Sublime retour vers notre Créateur ?

 

Quelle mélancolie peut-elle être éteinte après votre départ ? Quelles paupières peuvent-elles encore se refermer sur un sommeil paisible depuis votre absence ?

 

Ô mon père ! Vous êtes le printemps de la foi et la lumière des Prophètes ! Comment les montagnes vont-elles résister ? Et les mers ne pas s’assécher ? Et la Terre ne pas trembler ? Ô mon père ! Je suis tant affligée de la peine la plus pesante à porter, et ma déroute est sans fin.

 

Ô mon père ! Je suis atteinte de la plus profonde infortune et de la plus vaste calamité qui puissent être vécues dans le monde d’ici-bas. Les Anges vous pleurent, et les étoiles se sont immobilisées !

 

Depuis votre envol vers le Très-Haut, même votre minbar a perdu de sa splendeur, vidé de votre ineffable conversation intime avec votre Seigneur ! Certes, votre tombeau est comblé de votre présence et le Paradis satisfait de votre retour, de vos invocations et de vos prières.

 

Ô mon père ! Quelle mélancolie enveloppe les lieux de vos sermons et discours ! Combien je vais souffrir de tout ce qui se prépare à l’horizon de la déviance et jusqu’au jour où je vous rejoindrai ! Combien est affligé Abul Al-Hassan (Imam Ali (s)) : celui qui fût désigné à votre succession ! Le père de vos deux enfants : Al Hassan et Al-Hossein, vos bien-aimés. Celui qui vous a été confié dès son enfance, et dont vous ferez votre frère ! Celui que vous avez le plus aimé de tous vos compagnons. Le père de Al-Hassan, le premier à vous accompagner et à vous soutenir.

 

Vraiment, la mélancolie s’est emparée de nos cœurs. Nos pleurs nous font mourir lentement et notre détresse ne cesse de nous accompagner ! »

 

Puis, Dame Fatima (s) rejoindra sa demeure, toujours triste et en pleurs. Elle vivra ainsi jusqu’au jour où elle rejoindra son père bien-aimé, à peine quelques semaines après le Sublime retour à Son Créateur de l’âme du Prophète Mohammad (pslf). » (Fatima : The Gracious, 1990, p. 154.)

 


L’enterrement secret de Fatima, la preuve de sa colère

 

Fâtima ne survivra que 75 jours à la mort du Prophète (six mois selon Tabari : “Dans cette même année, au mois de ramadhân, mourut Fâtima, la fille du Prophète, six mois après la mort de son père ; elle était âgée de vingt-neuf ans. Elle sera enterrée de nuit par ‘Alî et inhumée à Médine, – “Quand Fâtima mourut, elle demanda à être enterrée en secret ; la jalousie de A’icha menaçait sa sépulture” (Louis Massignon, “La notion du vœu”, idem, p.590) -, mais l’endroit exact de sa sépulture sujet à controverse.

“Il fallait que Fâtima, cet otage de l’hospitalité arabe, qui priait non pour elle-même, mais pour les autres, meure dans la déréliction, emmurée dans son deuil filial, gardant à son père mort sa main, cette bay’a, ce serment d’allégeance, le shebbâk al-Rasûl : gage de sa promesse de venir la chercher la première, lui, après sa mort. En fait, elle mourut, 75 jours après lui, ayant accouché avant terme, d’un fils mort-né, Muhsin, sâbib al-sirr al-khafi ; malmenée comme une rebelle pour avoir refusé de sortir de sa “demeure d’afflictions” (bayt al-ahzân) et d’aller prêter serment. Elle avait, alors, “dénoué sa chevelure“, geste noble de détresse suprême de la femme libre ; qu’elle renouvellera à la Résurrection : l’indignation de la Femme.” “La Mubahala de Médine et l’hyperdulie de Fatima” Louis Massignon, (1943-1955), Opera minora, I, P.U.F., 1969

 

Plus fragile que son époux, profondément affectée par l’absence de son père, troublée par le comportement de l’esprit de la contestation des droits de la Famille du Prophète Mohammad (pslf), Fatima (s) sera chaque jour davantage envahie par la maladie : « Lorsque la maladie d’Az-Zahra s’aggrava, elle dira à son cher époux : « Mon cher cousin, je sens arriver la proximité de l’instant de mon Retour vers mon Créateur et de l’instant qui va me joindre à nouveau à mon père, et je voudrais te faire quelques confidences.2

 

Ali lui dira : « Recommande et confie-moi tout ce que ton cœur nécessite, ô fille du Messager de Dieu, exalté soit-Il  (…) Je suis déjà tellement affecté et malheureux à l’idée de notre proche et irréversible séparation dans le monde d’ici-bas, la peine de ton absence m’attriste déjà… Par Dieu ! Je revis la même douleur continuelle qu’a créée en moi l’absence à nos côtés du Messager de Dieu (…) Demande et confie-moi ce que ton cœur nécessite, je te fais la promesse de m’acquitter de tes exigences avec dévouement ; j’accomplirai minutieusement et en toute sincérité tes ultimes volontés terrestres et je privilégierai tes exigences aux miennes. »

 

Elle lui demandera alors ceci : « Enterre-moi de nuit, dissimule le lieu de ma tombe, qu’aucun de ceux qui m’ont opprimée et maltraitée n’assiste à mes funérailles (…) Ô ! Mon cousin ! Si tu épouses une autre femme après moi, je te demande de cohabiter une journée et une nuit avec elle, et de consacrer la journée et la nuit suivantes à mes enfants ; de ne pas élever la voix sur eux, Ô père de Al-Hassan, Aba al-Hassan, car ils sont  dans la tristesse des orphelins, de ceux qui deviendront des étrangers dans ce monde, de ceux qui sont affligés et abattus. Hier, ils ont assisté au Sublime Retour de leur bien-aimé grand-père, et aujourd’hui est arrivé l’instant du Retour de leur mère. Malheur à une communauté qui les tourmente, qui les déteste et qui les assassine. »

 

Quelques heures plus tard, elle se lèvera pour accomplir le bain rituel de la purification ; s’allongera à nouveau, face à la qibla – orientation vers laquelle se trouve la Sainte Kaaba – et elle laissera échapper son âme vers son Seigneur, satisfaite et apaisée à l’idée de rejoindre son bien-aimé père, le Messager de Dieu. L’Imam ressentira encore plus profondément l’absence d’une épouse modèle, d’une mère sainte et pleine d’affection à l’égard de ses enfants, d’une alliée exceptionnelle, jeune, vaillante, courageuse et dynamique dans le chemin de Dieu, exalté soit-Il. Ce furent les dernières recommandations de Fatima la Radieuse.

 

Les gens de Médine apprendront le décès de la fille du Messager de Dieu. Ils accourront chez elle pour accomplir la prière du défunt et participer à ses funérailles, mais tout avait déjà été réalisé. Ils en furent bouleversés, profondément attristés lorsqu’ils apprirent les dernières volontés de la fille du Prophète qui avait exigé d’être inhumée dans un absolu secret, dans l’obscurité de la nuit après qu’Ali et un groupe de ses fidèles compagnons eurent accompli pour elle la prière. »

 


Verset coranique de la Purification des Ahl ul Bayt (Famille du Prophète)

 

Allah dit : « Obéissez à Dieu et à Son Prophète ! Dieu ne veut que vous éviter l’impureté, ô vous gens de la Maison (Ahl-ul-Bayt), et vous purifier excellemment. » (Coran, 33 : 33)

 

Lorsque ce verset (33 :33) a été révélé au Prophète dans la demeure de Umm Salma, il invitera Fatima, Hassan, Hossein, à se glisser sous une couverture, placera Ali derrière lui et le couvrira aussi. Puis le Saint Prophète dira : « Ô Dieu ! Ce sont là mes Ahlul Beyt – Les Gens de ma Demeure, tiens-les à l’écart de toute souillure, accorde-leur la pureté et purifie-les minutieusement. Alors, Umm Salma qui était présente demandera : « Ô Messager de Dieu ! Est-ce que je fais partie des membres de la Demeure ? » Il répondra : « Tu possèdes ta position propre en bonté et bienfait. » (Sunan At-Tarhmidhi, source sunnite, Tafsir Al-Qur’an, no. 3129)

 

Abû-l-Hamrâ’, cité par al-Tabarî, témoigne: « Pendant six mois, le Messager d’Allah s’arrêta au niveau de la porte de ‘Alî et de Fâtimah, pour dire: “O Ahl-ul-Bayt ! Allah veut éloigner de vous la souillure et vous purifier totalement.”» (Source sunnite : Jâmi’ al-Uçûl, tome IX, p. 156, rapporté d’al-Tirmithî, , dans son “Çahîh“, lequel cite Anas ibn Mâlik, qui dit : – «Lorsque ce Verset a été révélé, le Messager d’Allah passait par la porte de Fâtimah chaque fois qu’il allait à la Prière -et ce pendant près de six mois- et il disait: “A la Prière! O Ahl-ul-Bayt! Allah veut seulement éloigner de vous la souillure et vous purifier totalement.”.» Cité également par al-Hâkim dans “Al-Mustadrak”, tome III, p. 158, qui l’a qualifié de”sain” (Çahîh).

Hadith al-Thaqalayn  (Les deux Poids : le Coran et Ahl ul Bayt)

 

Le Messager de Allah (P) a dit : «  Certes, je laisse parmi vous ce par quoi, si vous vous y accrochez, vous ne serez pas égarés 1 : le Livre de Allah (Exalté soit-Il), une corde tendue 2 (du ciel à la terre), et le cercle réduit de mes proches (‘itratî), les Gens de ma Demeure. Et ils ne se sépareront pas 3 jusqu’à ce qu’ils me rejoignent dans le Bassin 4. »

[1] La condition pour ne pas être égarés est que le Livre est la Vérité complète et qu’il ne contient aucune erreur. Cette condition se rapporte donc également aux Imams qui ont été créés infaillibles afin de ne commettre aucune erreur, sinon il n’y a aucune garantie qu’en suivant leur exemple et leur enseignement on ne soit pas égaré.

 

2 Corde à laquelle on s’accroche pour s’élever avec effort.

 

3 Ils ont été créés ensemble depuis le début, et on ne peut comprendre le Coran que par les Gens de la Demeure, à savoir les Imams. Lire le Coran tout seul n’est donc pas suffisant.

 

4 Le Jour du jugement, les gens attendront d’être jugés, seront trempés de sueur, plus ou moins en fonction de leurs actes. Seul le Prophète a reçu un Bassin pour y boire, protégé par les anges qui n’autoriseront que certains humains à s’y désaltérer, en fonction des signes qu’ils auront reçus.

 

Dans une autre version, le Saint Prophète (saw) dit : « Je vous laisse les Deux Poids (al-Thaqalayn) : le Livre d’Allah, et ma Famille, les Gens de ma Maison (Ahl ul Bayt). Celui Qui est Doux [Allah] m’a informé qu’ils ne se sépareront pas jusqu’à ce qu’ils reviennent vers moi près du Bassin [le Jour du Jugement]. Regardez donc bien comment vous les traiterez après moi. » (Cité par Ahmad ibn Hanbal)

 

Selon al-Chibrâwî al-Châfi’i, dans son livre : Al-At-hâf bi-Hobb al-Achrâf  « Muslim, Al-Tirmithî… et al-Hâkim) ont rapporté ce témoignage de Zayd ibn al-Arqam : « Un jour, le Messager d’Allah a prononcé un discours au milieu de nous. Après avoir loué et remercié Allah, il a dit : « Ô Gens ! Je suis un être humain. Bientôt un Messager de mon Seigneur viendra et je répondrai. Je vous laisse les (deux) Thaqalayn : le premier est le Livre d’Allah, dans lequel il y a la Bonne Orientation et la Lumière. Prenez donc le Livre d’Allah et attachez-vous y fermement ! Et il ajouta : « Et les Gens de ma Maison. Je vous rappelle Allah par les Gens de ma Maison (Ahl ul Bayt) ! »

 


Verset coranique de la Walaya de ‘Ali

 

« Vous n’avez pas de Maître (Waliy) en dehors d’Allah et de Son Prophète, et de ceux qui ont accepté la Vérité : ceux qui font la Prière et qui font l’aumône pendant qu’ils s’inclinent humblement. Ceux qui prennent pour Maîtres Allah, Son Prophète et ceux qui ont accepté la Vérité : voilà ceux qui forment le parti d’Allah, et qui seront les vainqueurs ! » (Sourate al-Mâ’idah, 5 : 55-56)

 

Selon Al-Zamakh-Charî, dans “Al-Kach-châf”: « Ce Verset a été révélé à propos de ‘Alî (qu’Allah ennoblisse son visage) lorsqu’un mendiant l’a sollicité pendant qu’il était en position d’Inclination dans sa Prière, et qu’il a laissé tomber pour lui sa bague -qui flottait à son petit doigt- sans interrompre sa Prière.[2] (A-Zamakh-charî, “Al-Kach-châf”, tafsîr Sourate al-Mâ’idah, V.55.)

 

Citant Al-Kalbî, et parlant des circonstances de la Révélation de ce Verset : «Vous n’avez pas de Maître en dehors d’Allah et de Son Prophète, et de ceux qui croient : ceux qui font la Prière et qui font l’aumône pendant qu’ils s’inclinent humblement. », Al-Wâhidî a écrit: « La fin de ce Verset concerne ‘Alî (que la Satisfaction d’Allah lui soit acquise), car il a donné sa bague à un mendiant pendant qu’il se trouvait dans la phase d’Inclination de sa Prière.» Al-Wâhidî, “Les Circonstances de la Révélation”, Sourate al-Mâ’idah, Verset 55. Un grand nombre d’ouvrages de tafsîr et de hadith ont affirmé que ce Verset a été révélé à propos de ‘Alî.

 

Verset coranique : Les détenteurs de l’autorité (Uwlî l-Amr) sont ‘Ali et les Imams de sa descendance

Les récits et les narrations successives et concordantes ont confirmé l’institution de ‘Ali (a. s.) successeur du Messager (SAW) et que les détenteurs de l’autorité signalés par le verset coranique précité n’étaient que ‘Ali et les Imams parmi sa descendance.

« Ô vous qui croyez! Obéissez à Allah! Obéissez à Son Messager et à ceux qui détiennent l’autorité (Uwlî l-Amri) parmi vous ». (4 : 59)

Les récits suivants le confirment aussi:

D’après Shawâhid At-Tanzil, ‘Ali demanda au Messager d’Allah: «Qui sont-ils?». «Tu es le premier d’entre eux», répondit-il.

D’après Mujâhid, «les détenteurs de l’autorité parmi vous», il s’agit de ‘Ali b. Abî Tâlib que le Messager d’Allah (SAW) désigna après lui à Médine. Allah ordonna alors à Ses serviteurs de lui obéir, de ne pas être en désaccord avec lui.

 

«Que dis-tu de ce verset « Ô vous qui croyez! Obéissez à Allah! Obéissez à Son Messager et à ceux qui détiennent l’autorité (Uwlî l-Amri) parmi vous » (4 : 59)?, demanda Abû Baçîr à Abî Ja’far.

– Ce verset fut révélé à propos de ‘Ali b. Abî Tâlib, répondit-il.

– Les gens disent: qu’est ce qui L’empêcha de nommer ‘Ali et Ahl-ul-Bayt dans Son Livre?, redemandai-je.

– Dis-leur: Allah a descendu sur Son Messager les Versets relatifs à la prière sans préciser s’il s’agissait de trois ou de quatre “Ra’kat” inclinantes. Et c’était le Messager d’Allah qui en donna l’explication. Le verset (4 :59) fut révélé à propos de ‘Ali, Hassan et Hussayn et le Messager d’Allah (SAW) dit à sa Communauté: « Je vous recommande le Livre d’Allah et Ahlul-Bayt. J’ai demandé à Allah de ne les séparer qu’une fois revenus à moi au Bassin (paradisiaque) et IL m’a exaucé ».

 

Hadith sur Ahl ul Bayt, successeurs du Prophète (saw)

 

Selon al-Tabarânî, dans “Al-Awsat”, Ibn Hajar a dit : « La dernière chose que le Prophète a dite est ceci : “Trouvez, dans les Gens de ma Famille (Ahl ul-Bayt), ma Succession.” »

 

Selon Zayd ibn al-Arqam, cité par Muslim, al-Tirmithî et al-Nasâ’î, le Prophète a dit : « Je vous rappelle Allah par les Gens de ma Famille (Ahl ul-Bayt)

 

Selon l’Imam ‘Ali, cité par al-Khatîb dans son “Ta’rîkh”, le Prophète dit : « Mon intercession en faveur de ma Ummah dépend de l’amour [qu’elle éprouve] envers les Gens de ma Maison (Ahl ul-Bayt). »

 

Selon Ibn ‘Abbâs, cité par al-Tabarânî, le Messager d’Allah a dit : « Aucun serviteur n’aura fini de rendre ses comptes avant que quatre questions lui aient été posées : comment il a passé sa vie, comment il a occupé son corps, comment il a gagné et dépensé son argent, quelle affection il éprouve envers nous Ahl-ul-Bayt. »

 

Selon al-Tabarânî, citant al-Muttalib ibn ‘Abdullah ibn Hantab, citant son père, le Prophète a dit, dans un discours prononcé à Jahfah : « Ne suis-je pas plus responsable de vous que vous-mêmes ? -Si, ô Messager d’Allah» répondirent les présents. – Je vous demande donc – dit-il alors – deux choses : [de vous attacher au] le Coran et [aux] les Gens de ma Famille. »

 

« Le plus savant de ma Umma après moi est ‘Alî. » “Manâqibal-Imâm ‘Alî Ibn Abî Tâlib (p)” d’Ibn al-Maghâzilîal-Châfi’î.

 

Hadith al-Safînah

 

Le Messager d’Allah (pslf) a dit : « Les Gens de ma Maison (Ahl-ul-Bayt) sont auprès de vous comme le Bateau de Nûh : celui qui est monté a été sauvé, et celui qui l’a manqué s’est noyé

 

Le Hadith Safina est une autre preuve quant à la nécessité de s’attacher aux descendants du Prophète (SAW). Ce hadith a été relaté par les plus grands ulémas, presque sans exception et sans que la chaîne de transmission soit interrompue : Hajjaj Muslim dans Sahih, l’Imam Ahmad ibn Hanbal dans son Musnad, Hafiz Abu Nu’aim dans Hilyatu’l-Auliya, Ibn Abdi’l-Birr dans Isti’ab, Abu Bakr Khatib Baghdadi dans Ta’rikh-e-Bagdad, Muhammad Talha Shafi’i dans Matalibu’s-Su’uli, Ibn Athir dans Nihaya, Sibt Ibn Jauzi dans Tadhkira, Ibn Sabbagh-e-Makki dans Fusulu’l-Muhimma, ‘Allama Nuru’d-din Samhudi dans Ta’rikhu’l-Medina, Seyyed Mu’min Shablanji dans Nuru’l-Absar, l’imam Fakhru’d-din Razi dans Tafsir-e-Mafatihu’l-Ghaib, Jalalu’d-din Suyuti dans Durru’l-Mansur, Imam Tha’labi dans Tafsir-e-Kashfu’l-Bayan, Tabrani dans Ausat,  Hakim dans Mustadrak, volume 3, page 151,  Sulayman Balkhi Hanafi dans Yanabiu’l-Mawadda, chapitre 4, Seyyed Ali Hamadani dans Mawaddatu’l-Qurba, Mawadda 2, Ibn Hajar Makki dans Sawa’iqu’l-Muhriqa, Tabari dans son Tafsir aussi bien que son histoire, Mohammad ibn Yusuf Ganji Shafi’i dans Kifayatu’t-Talib, chapitre 100, page 233. Beaucoup d’autres grands savants sunnites ont rapporté du Prophète (SAW) : « Mes Ahl-bayt sont comme l’arche de Noé. Celui qui y monte est sauvé; celui qui s’en détourne sera noyé et perdu. » L’Imam Muhammad Idris Shafi’i a fait référence à l’authenticité de ce hadith dans ses couplets qu‘Allama Fazil Ajib a inscrits dans son Zakhiratu’l-Ma’al.

 

L’Imam Shafi’i, l’un des savants religieux distingués des écoles sunnites, admet que l’attachement à la famille pure du Prophète (SAW) est le moyen d’être délivré car, des soixante-treize branches que compte l’Islam, seule celle qui suit le courant de pensée des descendants du Prophète (SAW) est sûre d’être délivrée.

 

Si le hadith al-Thaqalayn place les Ahl-ul-Bayt aux côtés du Saint Coran, en raison de leur Charge de le protéger, de l’expliquer et d’éclairer ses équivoques, ses secrets et son contenu, le hadith al-Safînah indique à la Ummah qu’ils sont, après le Prophète, le Bateau de sa Délivrance et la source de son Salut. Par conséquent, ne pas monter à bord de ce Bateau conduirait les retardataires et les manquants au naufrage et au dépérissement; manquer de les suivre (les Ahl-ul-Bayt) équivaut à manquer le Bateau de sauvetage conduisant aux rivages de la Guidance et du Salut.

 

Selon Râfi’, le serviteur d’Abû Tharr, cité par al-Chibrâwî al-Châfi’î (sunnite): «Un jour, Abû Tharr est monté sur le seuil de la Ka’bah et a tenu l’anneau de la porte, en s’écriant : “O gens ! Celui qui me reconnaît, tant mieux. Et celui qui ignore qui je suis, qu’il sache que je suis Abû Tharr ! J’ai entendu le Messager d’Allah dire : “Les Gens de ma Maison sont comme le Bateau de Nûh [Noé]. Celui qui y monta fut sauvé, et celui qui le manqua fut jeté dans le Feu.” J’ai également entendu le Messager d’Allah dire : “Considérez que les Ahl-ul-Bayt sont par rapport à vous ce que la tête est au corps, et ce que les yeux sont à la tête, car le corps ne peut trouver le bon chemin que grâce à la tête, et la tête ne peut trouver son chemin que grâce aux yeux.”»

 

Selon Abû No’aym, citant Sa’îd ibn Jubayr, citant Ibn ‘Abbâs, le Messager d’Allah a dit : «Les Gens de ma Maison sont auprès de vous comme le Bateau de Nûh : celui qui est monté a été sauvé, et celui qui l’a manqué s’est noyé

 

Toujours selon Abû No’aym : «Ce hadith est relaté par al-Hâkim dans “Mustadrak al-Çahîhayn” (tome II, p. 343) en disant que ce hadith est sain (Çahîh) selon la condition de Muslim, et il est raconté par al-Muttaqî dans “Kanz al-‘Ummâl” (tome VI, p. 216) et par al-Haythamî dans son “Majma'” (tome IX, p.168). Il est aussi relaté par Muhib al-Dîn al-Tabarî dans ses “Thakhâ’ir” (P. 20). Il est relaté par al-Khatîb al-Baghdâdî dans son “Ta’rîkh” (tome XII, p. 19).»

 

Selon Abû No’aym encore, citant une chaîne remontant à Anas ibn Mâlik, qui a témoigné : «Le Messager d’Allah a dit : “Moi et les Gens de ma Maison sommes comme le Bateau de Nûh : celui qui y est monté a été sauvé, et celui qui l’a manqué s’est noyé.”»

 

Abû No’aym écrit aussi, à propos de ce hadith : «Il est également relaté par al-Çiyûtî dans “al-Dur al-Manthûr”, à l’Appendice du tafsîr de cette Parole d’Allah : “Nous avons dit : “Entrez dans cette cité; mangez de ses produits à satiété, partout où vous voudrez; franchissez-en la porte en vous prosternant et dites : “Pardon !” Nous vous pardonnerons vos péchés…”» avec ce commentaire : «Selon Ibn Chaybah, ‘Ali ibn Abî Tâlib a dit : “Nous sommes pour cette Ummah comme le Bateau de Nûh et comme la porte du Pardon.”»

 

Encore et toujours selon Abû No’aym, rapporteur de ce hadith : «Il est relaté par al-Muttaqî dans “Kanz al-‘Ummâl” (tome VI, p. 216) dans la version suivante : “Les Gens de ma Maison sont pour vous comme le Bateau de Nûh : celui qui y est monté a été sauvé, et celui qui l’a manqué a péri; et comme la porte du pardon chez les Banî Ismâ’îl“, et avec ce commentaire : “rapporté par al-Tabarânî, citant Abî Tharr.”»

Hadith al-Amân min al-Ikhtilâf

 

Dans ce hadith, le Prophète explique le rôle doctrinal et politique des Ahl-ul-Bayt. En effet, le danger le plus grave qui menace la Ummah est toujours la division et le désaccord dans l’opinion et la tendance politique. Le Prophète craignait pour sa Ummah un tel malheur. Aussi travailla-t-il en vue de son unité et de sa cohésion idéologique et politique. Pour ce faire, il incita la Ummah à s’attacher aux Gens de sa Maison et à se référer à eux en cas de différend. C’est pour cela qu’il présentait les Ahl-ul-Bayt comme étant liés au Saint Coran, dont ils ne se sépareraient pas jusqu’au Jour du Jugement, et comme “l’arche de Nûh” et “la porte du Pardon”. Et, dans le présent hadith, il les décrit comme étant le cadre rassembleur et l’axe unificateur de la Ummah, et indique que l’attachement à eux et la maeche sur leurs traces constituent une garantie contre les dissensions et les différends.

 

« De même que les étoiles sont une garantie pour les habitants de la terre contre la noyade, de même les Gens de ma Maison sont une garantie pour eux contre les désaccords

 

Selon l’Imam ‘Ali, cité par Muhib al-Dîn al-Tabarî : «Le Prophète a dit : “Les étoiles sont une assurance pour les habitants des cieux : si elles venaient à disparaître, ceux-ci disparaîtraient également. De même, les Gens de ma Maison (Ahl-ul-Bayt) sont une assurance pour les habitants de la terre : s’ils venaient à disparaître, les habitants de la terre disparaîtraient aussi.”» Al-Tabarânî note que ce hadith a été rapporté par Ahmad ibn Hanbal dans “Al-Manâqib”.

 

Quelques hadiths sunnites importants

Seyyed Ali Hamadani Shafi’i rapporte dans son Mawaddatu’l-Qurba, Mawadda IV, d’Atba ibn Amir Jahni qui dit, ” Nous avons offert l’allégeance au saint Prophète reconnaissant le fait qu’il n’y a aucun dieu mais d’Allah. Il est unique et n’a aucun associé et certes Muhammad est son prophète et Ali est son successeur. Ainsi si nous omettons un quelconque de ces trois choses, nous deviendrons des mécréants. ”

Dans le même Mawaddatu’l-Qurba, on enregistre également que le saint Prophète exclama: “Certes, Allah a nommé un successeur pour chaque prophète: Seth, successeur d’Adam; Joshua, successeur de Moise; Simon successeur du Christ et Ali est mon successeur, mon successeur est supérieur à tous les autres successeurs. J’appelle le peuple à la vérité et Ali l’élucide.

Ahmad Ibn Hanbal dit : “Ce qui nous a été transmis concernant les mérites de `Alî, n’a été égalé par les mérites d’aucun des Compagnons du Messager de Dieu“. (A1-Hâkim)

 

Citant Ibn `Abbâs, Ibn `Asâkir atteste : « Le livre de Dieu n’a révélé à propos d’aucune autre personne autant qu’il a révélé concernant `Alî. Trois cents versets ont été révélés au sujet de ‘Ali. »
Al-Tabarânî et Abû Hatim rapportent qu’Ibn `Abbâs a dit: ” Jamais le Seigneur n’a révélé les termes “Ô vrais Croyants” sans que `Alî y soit compris comme étant leur maître et leur chef. Le Seigneur a réprouvé à divers endroits les Compagnons du Prophète, mais il n’a jamais mentionné `Alî sans approbation“.

 

Dans Târîkh al-Kholafâ’, de Jalâl-ul-Dîn As-Suyûtî Concernant les mérites de `Alî :

 

Al-Tirmithî, AI-Nasâ’î et Ibn Majah, citant Habchi Ibn Jonada, ont rapporté que le Messager de Dieu avait dit : ” `Alî est de moi et je suis de `Ali’.

 

Al-Tabarânî rapporte, dans “Awsat”, citant Jâbir Ibn `Abdullâh, que le Messager de Dieu a dit : “Les gens sont de souches diverses, mais moi et `Alî, sommes d’une seule souche“.
Al-Tabarânî rapporte dans “Awsat” et “Çaghîr” qu’Om Salma a relaté : “J’ai entendu le Messager de Dieu dire : “`Alî est avec le Coran et le Coran est avec `Alî. Ils ne se sépareront pas avant qu’ils arrivent à la fontaine de Kawthar au Paradis”.
Ibn Sa`d rapporte que `Alî a dit : “Par Allah, jamais un verset du Coran n’a été révélé sans que je voie maintenant ce qu’il a révélé, où il a été révélé et à propos de qui il a été révélé, car mon Seigneur m’a doté d’un cœur sage et d’une langue éloquente“.
Ibn Sa`d et d’autres rapportent d’Ibn Tofayl, que `Alî a dit: “Interrogez-moi sur le Coran, car il n’y a pas un verset dont je ne sache pas s’il a été révélé la nuit ou le jour, dans les plaines ou sur les montagnes“.
Al-Tirmithî et al-Hâkim rapportent de `Alî que le Prophète a dit : “Je suis la Cité du Savoir, et `Alî en est la Porte“.
Ibn Mas`ûd rapporte que le Prophète a dit : “Regarder `Alî est un acte de dévotion”.
Muslim rapporte que `Alî a dit : “Par Celui qui a fendu les graines et créé l’âme, le Prophète m’a promis que ne m’aimera qu’un vrai Croyant et que ne me détestera qu’un hypocrite”.
A1-Tirmithî rapporte qu’Abû Sa`îd al-Khudri a dit : ” Nous avions l’habitude de reconnaître les hypocrites à leur haine pour `Alî.”
Al-Tabarânî, citant le témoignage d’Om Salma, rapporte que le Prophète a dit : “Celui qui aime `Alî m’aura aimé et celui qui déteste `Alî m’aura détesté, et celui qui m’aura détesté aura détesté le Seigneur”.
Ahmad rapporte, et al-Hâkim le confirme, qu’Om Salma a dit : “J’ai entendu le Messager de Dieu dire : “Celui qui injurie `Alî, m’injurie aussi”.
Sa`îd Ibn al-Mussyyab rapporte que `Omar Ibn al-Khattâb avait l’habitude d`implorer Dieu de le préserver d’une situation difficile dans laquelle le père d’al-Hassan (`Alî) n’aurait pas été présent pour la résoudre, et qu’il dit un jour : “Personne parmi les Compagnons, à part `Alî, n’avait l’habitude de dire “Interrogez-moi“.”

 


[1] Tabari n’est pas un chiite.

« Parmi les livres historiques, un livre authentique et très compréhensible est celui de l’Imam al-Tabari, Tareekh Kabir, très connu. Al Tabari est un écrivain dont la profondeur et l’authenticité de son érudition sont reconnus unanimement par les traditionnistes. Son commentaire est de loin le meilleur des commentaires. Le réputé traditionaliste, Ibn Khuzaima, dit qu’il ne connaissait aucun homme plus instruit que Tabari. Al Tabari est mort en l’an 310 a.h – 921 c.e. Un traditionniste moins connu, Al Sulaimani en particulier, commenta que Al Tabari inventa des traditions pour les chiites. Au vu de cette accusation contre Al Tabari, Allam al Dhahabi, dans son Mizan al-l’tidal dit : « C’est une accusation basée sur des soupçons. Le fait est que Ibn Jarir est l’un des Imam les plus dignes de confiance. Al-Dhahabi commenta encore : « Tous les livres historiques authentiques et accessibles, tels que Tareekh al Kamil et ceux écrits par Ibn al Athir, Ibn Khuldun, Abual Fida, etc, sont basés sur le travail et une version condensée de Tareekh de Al Tabari. » (Sirath-un Nabi, Engligh version, volume 1, p. 25) Donc Tabari n’est pas un chiite.

 

Al Imama wa al Siyasa pages 18-30 Dhikr Bayya Abu Bakr

Tareekh Abul Fida Volume 1 page 156 Dhikr bayya Abu Bakr

Iqd al Fareed page 179

Tareekh al Tabari volume 13 page 1818 Dhikr Wafaath Kabi, we relied on the English translation Volume 9 page 187

al-Istiah, by Ibn Abd al-Barr Volume 1 page 246 Dhikr Abdullah in Abi Quhafa

Sharh in al Hadeed volume 1 page 157

Al Mihal wa al Hihaf Volume 1 page 77, Dhikr Mizanieeya

Muruj adh-Dhahab by Abd al-Hasan Ali ibn al-Husayn al Masud Volume 3 page 198

Izalath ul Khifa by Al Muhaddith Shah Waliyullah Behlavi Volume 2 page 226 (Urdu translation, Quran Mehal publishers, Karachi)

al Bayana Izalathul Khifa Volume 2 page 29

Tareekh Kmail b ibn Atheer Volume 11 page 113

Tareek Ahmadi by Ahmad Husayn Khan Sahib pages 111-112

Taufa Ithna Ashari, by al Muhaddith Shah Abdul Aziz Dehlavi page 292 Dhikr Muthain Omar

Al Murthada by Hafidh Abdul Rahman al Hanafi page 45 (Amritrar edition)

Mukhtasar Kanz al Ummal bur Hushiya Musnad Ahmad ibn Hanbal Volume 2 page 184 (Egypt)

Kitab Mukhthasar fi Ahbar al Bashar Volume 1 page 156

 

[2] Si vous vous demandez comment il [ce Verset] peut être relatif à ‘Alî (qu’Allah ennoblisse son visage), alors que le terme désigne un pluriel, je vous répondrai : si le terme désigne un pluriel, bien qu’il s’agisse d’un seul homme, c’est pour inciter les gens à faire comme lui -dans le but d’obtenir la récompense qu’il a obtenue – et pour rappeler que la nature des Croyants devrait être tellement soucieuse de la piété, de la bienfaisance et du secours envers les pauvres, que même quand ils sont en train de faire la Prière, ils ne devraient pas ajourner l’accomplissement d’une action de bienfaisance – qui ne supporte aucun retard- jusqu’à la fin de leur Prière.»

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